Gouvernement Suminwa Relance Reconnaissance Génocide

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Gouvernement Suminwa Relance Reconnaissance Génocide
Gouvernement Suminwa Relance Reconnaissance Génocide

Africa-Press – Congo Kinshasa. Un nouveau cap vient d’être franchi dans la lutte pour la reconnaissance internationale des crimes à caractère génocidaire commis en République Démocratique du Congo. Le mardi 29 juillet 2025, un colloque international majeur s’est ouvert à Kinshasa, réunissant chercheurs, juristes, historiens et représentants d’institutions nationales et internationales. Ce rendez-vous de haut niveau marque l’engagement renouvelé du Gouvernement congolais, sous la houlette de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, pour faire entendre la voix des millions de victimes du génocide congolais.

Durant trois jours, la capitale congolaise devient l’épicentre d’une réflexion scientifique, juridique et politique autour des crimes de masse perpétrés sur le sol congolais. L’objectif de ce colloque: poser les jalons d’un processus international de reconnaissance du génocide congolais, souvent occulté dans les instances onusiennes malgré des décennies de violences massives.

À travers les témoignages, les analyses et les recommandations, ce forum ambitionne de produire une documentation robuste en soutien au plaidoyer diplomatique de la RDC. En toile de fond: le GENOCOST, acronyme de « génocide congolais pour des gains économiques », une notion désormais centrale dans le discours politique national.

Une mobilisation nationale pour le 2 août, Journée du GENOCOST

La tenue de ce colloque précède la commémoration officielle du 2 août, désormais consacrée comme la Journée nationale des victimes de violences de masse en RDC. Lors de la 53e réunion du Conseil des ministres, le Président Félix Antoine Tshisekedi a invité, sous la coordination de la Première Ministre, à une mobilisation générale sur toute l’étendue du territoire ainsi qu’au sein des ambassades de la RDC.

Le mot d’ordre est clair: faire du 2 août une journée de mémoire, de vérité et de solidarité, à travers des rassemblements citoyens, des activités commémoratives et des conférences. Le Gouvernement entend également intensifier ses actions diplomatiques, notamment à la 60e session du Conseil des droits de l’homme et à la 80e Assemblée générale des Nations Unies, pour que la cause congolaise résonne au niveau international.

“Le GENOCOST ne se limite pas à la réparation des survivants. Il constitue un appel à la vérité, à la justice et à la non-répétition”, a martelé le Président Tshisekedi. Ces mots font écho à ceux prononcés l’an dernier par la Première Ministre Judith Suminwa lors des commémorations de Kisangani: “Nous ne sommes pas des pleurnichards. Il s’agit d’un devoir de mémoire.”

Face à l’ampleur des crimes commis en RDC depuis les années 90, le simple acte de réparer les victimes apparaît insuffisant. Le Gouvernement plaide donc pour une justice transitionnelle intégrale, incluant la vérité, la reconnaissance des responsabilités, la mémoire collective et la garantie de non-répétition.

C’est dans cette perspective que Judith Suminwa a lancé un appel fort à la communauté internationale pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC, capable de juger les auteurs présumés des crimes les plus graves, restés jusque-là impunis.

Dans la continuité de cette dynamique, le Gouvernement congolais travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale de mobilisation autour du GENOCOST. Cette stratégie sera déployée en partenariat avec la Commission Interinstitutionnelle d’Aide aux Victimes et d’Appui aux Réformes (CIA-VAR) ainsi que le Fonds National des Réparations des Victimes (FONAREV).

Cette approche multisectorielle vise à fédérer les énergies de l’administration publique, des ONG, de la société civile et de la diaspora congolaise. L’ambition est de créer un vaste mouvement d’appropriation nationale de la mémoire collective, condition essentielle à la construction d’un avenir pacifique et résilient pour les générations futures.

Il est important de rappeler que la loi du 26 décembre 2022, notamment dans son article 28, institue officiellement le 2 août comme journée de commémoration nationale. Cette date rend hommage non seulement aux millions de victimes des violences armées et des massacres, mais aussi à toutes les personnes et structures qui ont œuvré, parfois au prix de leur vie, pour leur venir en aide.

Depuis plus de trois décennies, la RDC paie un lourd tribut aux conflits armés alimentés par les intérêts économiques, régionaux et géopolitiques. Des rapports indépendants, y compris celui du Projet Mapping des Nations Unies publié en 2010, documentent plus de 600 cas de violations graves du droit international humanitaire, susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de génocide.

Avec la relance du plaidoyer pour la reconnaissance du génocide congolais, le Gouvernement de Judith Suminwa entend changer le narratif historique qui a longtemps réduit la souffrance du peuple congolais au silence. Il ne s’agit plus seulement de réparation symbolique, mais d’un véritable combat diplomatique et juridique pour la justice internationale.

En inscrivant le GENOCOST dans l’agenda mondial, la RDC pose les fondations d’un processus de mémoire collective digne et résiliente. Ce combat n’est pas celui d’un gouvernement seul, mais celui de tout un peuple qui refuse l’oubli et exige la justice.

Olivier Masini

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