Africa-Press – Congo Kinshasa. Olenghankoy tente par tous moyens de convaincre le président Tshisekedi d’organiser en urgence le dialogue national inclusif. Dans cette optique, la plénière du CNSA qu’il dirige, lui a mandaté de solliciter une audience auprès du chef de l’État pour aborder la question. Face aux crises multiformes qui secouent le pays, le « sage de la République » affiche sa volonté de contribuer à la recherche d’un consensus national.
Depuis peu, le leader des FONUS a mis en place une commission spéciale chargée de réfléchir sur les conditions d’organisation et le contenu de ce forum national. Il prévoit également de recueillir les avis de différentes forces vives du pays, afin de les soumettre à qui de droit, un document représentatif des aspirations nationales au moment opportun.
Si l’ex-candidat président de la République pousse le garant de la nation à accélérer le processus de réconciliation nationale, c’est entre autres pour mettre fin à la crise sécuritaire dans l’est du pays. Il a cependant constaté avec regret que, dans ce conflit, certains individus entravent volontairement le processus de paix. Selon lui, ces personnes mal intentionnées veulent continuer à tirer profit d’une guerre dont les ravages, tant sur les vies humaines que sur le développement, sont incalculables.
La thèse de l’ancien ministre s’appuie sur le dernier rapport onusien. Entre les mois de janvier et juillet 2025, tous les protagonistes du conflit, dans l’est du Congo-Kinshasa, ont commis de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, à tel point que certaines pourraient même constituer des crimes de guerre et crimes contre l’humanité requérant l’ouverture sans délai d’enquêtes pénales.
Dans le détail, le document publié vendredi 5 septembre confirme d’abord que des combattants de l’AFC/M23 appuyés par des soldats de l’armée rwandaise ont tiré sans discernement sur des soldats des FARDC, sur des combattants wazalendo ainsi que sur des civils qui voulaient fuir les combats. Il confirme également qu’un grand nombre de personnes capturées par l’AFC/M23 ont été envoyées dans des camps d’« entraînement » avec pour finalité leur recrutement forcé.
Les investigateurs imputent aussi aux forces gouvernementales (FARDC et RDF) des abus tout aussi graves. Ils documentent notamment des violences sexuelles à grande échelle et des pillages commis par des soldats de l’armée congolaise et des combattants wazalendo lors de leur retrait.
Olenghankoy alerte sur le cas Jacky Ndala en prison
Saisi par la famille de Jacky Ndala face à la dégradation alarmante de son état de santé, Joseph Olenghankoy interpelle le gouvernement. Pour des raisons humanitaires et pour préserver la cohésion nationale, il plaide pour que l’opposant bénéficie d’un transfert urgent vers une structure hospitalière adéquate et appelle à sa libération pure et simple. Le chef du CNSA exhorte l’exécutif à élargir cette démarche en examinant d’autres cas similaires signalés à travers le pays.
Le leader du Mouvement de réveil et de prise de conscience (MRPC), vit une spectaculaire descente aux enfers derrière les barreaux. Très affaibli par la maladie et privé d’évacuation sanitaire malgré ses multiples démarches, Ndala se dit abandonné à son sort. Dans son testament, devenu viral, il décrit sa lente agonie et accuse le pouvoir en place, ainsi que certains magistrats et juges, d’avoir comploté pour sa disparition. Se sentant trahi et sacrifié, l’opposant a laissé éclater à la fois sa colère, sa tristesse et son refus de mourir en silence.
L’ancien président de la jeunesse Ensemble encourage ses partisans à rester fidèles à leurs convictions et à léguer à ses enfants son combat pour la justice et l’amour du prochain. À son épouse, il adresse un adieu empreint de résignation, l’invitant à continuer sa vie dans la dignité. Condamné en décembre 2024 à deux ans et six mois de prison pour « propagation de faux bruits », le battant rappelle qu’il a été humilié et violenté durant sa détention, mais assure que son combat survivra à son corps meurtri.
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