Africa-Press – Congo Kinshasa. Le Congo N’est Pas À Vendre (CNPAV) et la Coalition Africaine sur les Minerais Verts (CAMV) demandent davantage de transparence, d’équité et de respect des lois congolaises dans la mise en œuvre de l’accord stratégique sur les minerais critiques signé entre la RDC et les États-Unis, le 4 décembre 2025 à Washington.
Dans un communiqué conjoint parvenu à Yabisonews.cd ce samedi 20 décembre 2025, les deux plateformes pointent un risque de déséquilibre profond dans ce partenariat jugé déterminant pour l’avenir minier du pays.
D’après le communiqué, l’accord aurait été conclu dans « un contexte sécuritaire défavorable » ayant placé la RDC en situation de faiblesse vis-à-vis des États-Unis.
Le CNPAV et la CAMV estiment que cette asymétrie « a influencé le contenu de l’accord » et entraîné certaines clauses « déséquilibrées », notamment en ce qui concerne les avantages accordés aux investisseurs américains.
Les deux organisations dénoncent « l’opacité » qui a caractérisé les négociations, regrettant l’absence de consultation du Parlement et des communautés concernées.
Selon le communiqué parvenu à Yabisonews.cd, cette mise à l’écart viole les obligations constitutionnelles liées à la ratification des accords internationaux impliquant des modifications législatives.
Elles s’inquiètent également de l’exclusion du ministère des Mines du Comité conjoint de suivi, alors même qu’il s’agit du principal organe chargé de l’application du Code minier.
Le communiqué relève que l’article XII de l’accord prévoit des incitations fiscales importantes et un régime préférentiel renouvelable au profit des entreprises américaines, couplées à un engagement de réformer plusieurs lois, voire la Constitution.
Le CNPAV et la CAMV craignent qu’un tel dispositif crée « un double avantage » pour les entreprises américaines, à la fois contrôle majoritaire des projets stratégiques et exonérations fiscales au détriment des ressources nationales.
Elles alertent sur un risque de contournement du Code minier et redoutent une répétition des erreurs de la Convention Sicomines, évoquée comme un précédent défavorable.
Les deux organisations demandent des éclaircissements sur le statut, les critères et les modalités de financement des futurs projets stratégiques censés accompagner l’accord.
Elles insistent sur la nécessité de rendre publiques les sources de financement, les taux d’intérêt éventuels ainsi que les propriétaires effectifs des entreprises impliquées, afin d’éviter tout risque de capture par des élites ou d’endettement non maîtrisé.
Le CNPAV et la CAMV appellent les gouvernements congolais et américain à « réexaminer » les préoccupations soulevées pour garantir un partenariat réellement gagnant-gagnant et conforme aux lois congolaises.
Elles se disent disponibles pour un dialogue permettant d’apporter toutes les clarifications nécessaires avant la mise en œuvre de l’accord.





