Africa-Press – Congo Kinshasa. L’AFC/M23 (Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars) a tenu une conférence de presse, ce vendredi 25 juillet 2025, à l’hôtel Serena de Goma. Au cours de cette conférence, le mouvement rebelle a restitué les points clés de l’accord de Doha.
Alors que la deuxième phase des négociations de paix à Doha est prévue dans les prochains jours, l’AFC/M23 conditionne sa participation au respect des engagements par Kinshasa.
Prenant la parole devant la presse locale, Benjamin Mbonipa, secrétaire permanent de l’AFC/M23 et membre de la délégation présente à Doha, a exprimé une position ferme du mouvement, la libération préalable de leurs prisonniers.
« Si Kinshasa ne libère pas nos prisonniers jusqu’au 27, qu’est-ce que nous allons faire à Doha? », s’est-il interrogé, appelant au respect des engagements contenus dans la Déclaration de principes.
Selon Mbonipa, la Déclaration de Doha court le risque de devenir un simple document symbolique, si elle n’est pas accompagnée d’actes concrets.
« Il n’y aura pas de Doha s’il n’y a pas de libération des prisonniers. Nous allons accepter cela seulement si nos prisonniers sont libérés avant le début de la phase 2, de nos 700 prisonniers. Sinon, que ferions-nous à Doha? », a-t-il martelé.
Sur le fond, l’AFC/M23 réitère son attachement au dialogue comme seule voie vers une paix durable, les deux parties [le Gouvernement congolais et l’AFC/M23] ont convenu que la paix constitue le socle des négociations.
« Elles réaffirment leur engagement à résoudre les conflits par des moyens pacifiques, c’est-à-dire le dialogue », a rappelé Mbonipa.
Il a également insisté sur l’importance de la transparence et de la vérité dans les échanges avec les médias. Il a évoqué l’échec de la mission de la SADC à Goma comme un précédent révélateur.
« Lorsque la mission de la SADC avait échoué ici à Goma, l’AFC/M23 avait voulu privilégier le dialogue », a-t-il précisé, soulignant que le mouvement reste attaché à une solution négociée.
Le secrétaire permanent de l’AFC/M23 a, par ailleurs, dénoncé la poursuite des hostilités malgré la signature de l’accord de Doha. « Même après la signature de Doha, ils nous ont attaqués. Il y a eu des violations du cessez-le-feu par le Gouvernement », a-t-il affirmé, appelant une nouvelle fois à « faire taire les armes, afin d’améliorer les conditions de vie des populations et préserver les vies humaines ».
Selon l’AFC/M23, la consolidation de la paix passe par des « mesures de confiance » concrètes. Celles-ci doivent permettre d’instaurer un climat favorable à un dialogue sincère et productif. « Lorsque les armes se tairont, cela créera un climat de confiance propice à un dialogue constructif », a insisté le secrétaire permanent, ajoutant que l’AFC/M23 reste un acteur majeur engagé dans toutes les démarches pour une paix durable.
Interrogé sur le rôle de l’ancien Président Joseph Kabila, Benjamin Mbonipa a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative d’exclusion injustifiée.
« Le procès Joseph Kabila, c’est quand même étonnant. On ne lui a pas laissé le choix et il est venu ici. Ce n’est pas pour dire qu’il est membre du M23 tant qu’il ne l’a pas dit lui-même. Pensez-vous que vous aurez la paix dans ce pays, en excluant Joseph Kabila? », a-t-il lancé, appelant à éviter la rancœur et les procès d’intention.
L’AFC/M23 conclut en affirmant que l’accord de paix en cours doit aller au-delà des simples déclarations. Il doit permettre de traiter en profondeur les causes structurelles du conflit, à travers un processus inclusif, basé sur la vérité, la justice, la sécurité et le respect des droits fondamentaux.
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