Africa-Press – Congo Kinshasa. La prise de la ville stratégique d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), par les rebelles de l’AFC/M23, a déclenché une crise humanitaire majeure à la frontière entre la RDC et le Burundi. En réaction à cette avancée militaire, le Gouvernement burundais a procédé à la fermeture partielle de ses postes frontaliers, notamment ceux de Gatumba et Vugizo, situés à proximité de la capitale économique Bujumbura.
Cette fermeture intervient alors qu’un afflux considérable des populations déplacées se presse vers le Burundi, fuyant les violences et l’instabilité dans la région d’Uvira. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), en coordination avec l’Office National de Protection des Réfugiés et Apatrides (ONPRA) burundais, a déployé en urgence des équipes pour prendre en charge et orienter ces nouveaux arrivants.
Sur le site de Musenyi, plus de 10.000 réfugiés, dont des personnes en situation de handicap, vivent actuellement dans des abris d’urgence jugés « très précaires » en termes d’hébergement et d’assainissement, selon une mission d’évaluation conduite par l’agence humanitaire européenne ECHO.
Dans la localité de Bweru, terrain mis à disposition par le Gouvernement burundais pour accueillir les familles en fuite, une mission conjointe composée d’ECHO, du HCR et de l’ONPRA a souligné l’urgence d’aménager ce site, encore à l’état naturel. Les autorités ont entamé les premières relocalisations volontaires des réfugiés venus de Ndava, avec l’installation des premiers abris RHU (Réponse Humanitaire d’Urgence), désormais opérationnels.
Le Burundi accueille actuellement plus de 100.000 personnes déplacées de force, dont environ 91.000 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement originaires de la RDC. Cette nouvelle crise s’inscrit dans un contexte où, dès le début de l’année 2025, de nombreuses personnes ont déjà fui l’insécurité grandissante dans l’est congolais. En 2024, près de 4.000 nouveaux demandeurs d’asile avaient été enregistrés, tandis que le Burundi facilitait le retour volontaire de plus de 20.000 réfugiés burundais.
Alors que le Burundi gère cette crise aux portes de sa capitale, la situation humanitaire demeure critique et nécessite un appui international renforcé pour venir en aide aux milliers de réfugiés en quête de sécurité et de dignité.





