Africa-Press – Congo Kinshasa. “L’autre candidat rapporteur adjoint de l’élection du bureau définitif était un candidat du pouvoir qu’on voulait réputer opposant, parce que ce pouvoir ne respecte pas les règles du jeu. Sa présence à l’exécutif ne fait que confirmer tout ce qu’on a toujours su”, affirme, sur TOP CONGO FM, Me Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, 24h après la nomination du leader de la DYPRO, regroupement de l’opposition, comme ministre de la Justice.
Il relève que “ quand on voit le parcours de l’intéressé, que ce soit dans ses engagements, il a toujours été un allié objectif du pouvoir. Il n’a jamais été de l’opposition”.
Faire partie du gouvernement c’est s’auto-exclure l’opposition
“L’article 3 de la loi sur l’opposition politique dit que dans les assemblées délibérantes, chaque groupe parlementaire ou regroupement doit se déterminer s’il appartient à l’opposition ou à la majorité. Mais l’article 4 de la même loi précise que le fait pour un parti, un regroupement ou leur membre, de siéger dans l’exécutif, fait de vous automatiquement du pouvoir. Vous n’êtes pas de l’opposition” rappelle Hervé Diakiese.
Ce cadre d’Ensemble estime que “ce sont des manigances sur lesquelles nous n’allons même pas nous attarder. On sait qu’un régime aux abois se fabrique ses opposants parce qu’il a en réalité peur d’entendre la voix légitime de la population, surtout quand il a triché aux élections”.
Cependant, il rassure que “nous ne craignons rien. Ce pays appartient à tous les congolais. Il n’y a pas un groupe de gens qui sont des chasseurs et un autre groupe de citoyens qui seront des gibiers. Au temps utile, nous ferons entendre la voix du peuple, elle va gronder sérieusement et on verra qui chassera qui”.
Constant Mutamba n’a jamais été de la majorité
En réaction, le député national de la majorité, Fontaine Mangala estime que “ceux qui le disent, ça n’engage qu’eux-mêmes parce que Constant Mutamba, aujourd’hui ministre de la justice, était candidat président de la République pendant que l’Union sacrée battait campagne pour son candidat, Félix Tshisekedi”.
“Il était candidat député national sur son regroupement qui est de l’opposition. Il n’a jamais été de l’Union sacrée. Dire qu’il est de la majorité, on comprend que c’est une guerre entre les opposants eux-mêmes”, considère-t-il.
Il rappelle, par ailleurs, que “le président de la République dispose du pouvoir discrétionnaire. Il peut nommer qui il veut. Il peut piocher des compétences au sein de l’opposition, tout comme au sein de la majorité. Ça n’a rien à voir avec son appartenance dans l’opposition. Le président de la République a estimé qu’en ce moment, le gouvernement de la République avait besoin de Constant Mutamba, c’est pourquoi il lui a fait confiance”.
Constant Mutamba est la surprise du gouvernement Suminwa. Leader de la Dynamique Progressiste Révolutionnaire, il s’est toujours réclamé de l’opposition et a même compéti pour l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale au poste de rapporteur adjoint qui revenait à l’opposition.
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