Africa-Press – Congo Kinshasa. Le député national Willy Mishiki a déposé, le mercredi 14 mai, une question orale avec débat à l’Assemblée nationale visant trois membres du gouvernement. Il s’agit du ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba ; du ministre d’État au Budget, Aimé Boji ; et du ministre des Finances, Doudou Fwamba. En cause, un présumé détournement de 39,8 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison centrale à Kisangani.
Face à la presse le mercredi, cet élu de Walikale, dans le Nord-Kivu a dénoncé une « mafia d’État » orchestrée selon lui autour d’un marché gré à gré attribué à une entreprise étrangère sans capacité technique ni financière, Zion Construction.
« C’est une société de la mafia bulgare, installée au Royaume-Uni, dont six des huit associés ont déjà quitté l’entreprise. Elle n’a ni bureau ici, ni crédibilité, et pourtant, elle a décroché un marché de près de 40 millions de dollars », a déclaré Willy Mishiki.
Selon lui, un montant de 19,8 millions de dollars a déjà été saisi à la Banque Centrale, sans respecter la chaîne normale des dépenses. Il a salué le travail du CENAREF, qu’il félicite d’avoir mis la main sur ce qu’il qualifie de « réseau Mutamba-Boji-Fwamba ».
« Nous avons été à Kisangani. Aucun site n’est prévu pour la construction de cette prison, et surtout, elle ne figure pas dans le budget 2025. Pire encore, la population locale réclame des solutions urgentes à la crise énergétique, et non une prison », a ajouté le député.
D’après le député national Willy Mishiki, une lettre du 1er avril 2025 émanant du ministre de la Justice, Constant Mutamba, adressée à la Première Ministre sollicitait l’approbation de ce contrat. Mais celle-ci, selon ses propos, n’a jamais donné son accord formel. « Nous exigeons du ministre Boji qu’il nous transmette les DTO et justifie la liquidation de ces fonds. »
L’affaire, qui intervient en pleine période de tensions sécuritaires dans l’Est du pays, fait déjà grand bruit dans les couloirs du Parlement. L’interpellation des ministres concernés pourrait ouvrir la voie à une enquête parlementaire plus large sur la gestion des finances publiques et les pratiques opaques dans l’attribution de marchés.
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