Africa-Press – Congo Kinshasa. La question du dialogue national ne cesse de faire parler plus d’un citoyen congolais depuis la résurgence la rébellion du M23 en 2021, dans la province du Nord-Kivu. Dans un contexte de crise sécuritaire et politique actuellement aiguë, plusieurs acteurs de la société civile congolaise tirent la sonnette d’alarme dans ce sens. Dans un communiqué intitulé « Pour le Congo, quittons la surenchère et discutons », Bienvenu Matumo, Patricia Temuni, Jean-Jacques Lumumba et Palmer Kabeya dénoncent ce qu’ils disent qualifier de la dérive du pays et appellent à un dialogue inclusif pour, selon eux, sauver la République démocratique du Congo (RDC) de l’effondrement.
À les en croire, « la RDC s’enlise dans une crise sécuritaire sans précédent, aggravée par un effondrement politique, social et économique ». Dans ce chaos, ajoutent-ils, « le peuple congolais paie le prix le plus lourd: sacrifié, et trop souvent ignoré par ceux qui devraient défendre ses intérêts ». Pour ces leaders de la société civile, le gouvernement a manqué à son devoir fondamental. « Le gouvernement de la République a failli à sa mission première, celle de protéger son peuple et défendre l’intégrité du territoire », déplore le communiqué.
Le texte dresse un tableau alarmant de la situation actuelle, et évoque la détérioration du pouvoir d’achat, la multiplication des violences dans l’Est et l’impuissance du pouvoir central à rétablir la paix. « Aujourd’hui, il demeure incapable de proposer des solutions efficaces, efficientes et durables face aux crises qui ensanglantent le pays », peut-on y lire. Les signataires disent estimer que le Congo vit désormais une « balkanisation de fait qui divise le pays en deux zones politique, territoriale et administrative ».
Sur le plan diplomatique, la société civile parle de l’échec des initiatives extérieures censées favoriser la paix. « Le processus de Doha entre le gouvernement et le M23/AFC, tout comme celui de Washington entre la RDC et le Rwanda, peinent jusque-là à produire des résultats concrets et tangibles », dénoncent-ils, mais soulignent aussi que « les affrontements sur le terrain entre les FARDC et le M23/AFC ont repris en violation du cessez-le-feu prévu à Doha ».
Le communiqué s’en prend également à la gouvernance actuelle, marquée selon ses auteurs par des dérives éthiques et économiques. « Le régime incarné par Félix Tshisekedi se différencie par des détournements, des actes de tribalisme, de népotisme et de clientélisme », accusent-ils. Ils disent regretter aussi que « le train de vie des institutions renforce les inégalités entre les catégories sociales », alors que, selon leur constat, « le peuple est laissé pour compte dans une misère profonde ».
Pour les signataires, cette situation fragilise la cohésion nationale et compromet l’avenir du pays. « L’unité et la cohésion nationales sont ainsi mises en mal par le régime de Kinshasa et par le conflit dans l’Est de la RDC et aux portes de la capitale », alertent-ils, avant de reprocher à la communauté internationale son inaction.
En outre, ces acteurs de la société civile appellent à une concertation nationale urgente. Ils disent appeller les forces vives, politiques et sociales, dans un élan républicain, à articuler urgemment une voie de sortie qui préservera le pays, les acquis de Sun City et de la Constitution de 2006 et qui restaurera la paix et la dignité du peuple congolais. Tout de même, ils se disent enfin prêts à contribuer à cet effort collectif.
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