Crise sécuritaire au Nord-Kivu, Prof D. Saleh : « Le dialogue souhaité par l’ONU entre Kinshasa et Kigali est un dialogue de trop »

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Crise sécuritaire au Nord-Kivu, Prof D. Saleh : « Le dialogue souhaité par l’ONU entre Kinshasa et Kigali est un dialogue de trop »
Crise sécuritaire au Nord-Kivu, Prof D. Saleh : « Le dialogue souhaité par l’ONU entre Kinshasa et Kigali est un dialogue de trop »

Africa-Press – Congo Kinshasa. Des voix s’élèvent de plus en plus pour réagir à la proposition du Conseil de sécurité des Nations unies sur la tenue d’un énième dialogue entre Kinshasa et Kigali concernant la crise sécuritaire au Nord-Kivu. La dernière en date est du professeur Dady Saleh, spécialiste en économie et stratégie de développement basé à Goma.

A l’instar d’autres dignes filles et fils du Nord-Kivu, M. Dady Saleh a estimé que « le dialogue souhaité par l’ONU entre Kinshasa et Kigali est un dialogue de trop ». Car, de son point de vue, « les précédents dialogues ont accouché d’une simple souri ».

« Rien ne sert à organiser un autre dialogue entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, avant que la RDC ne puisse avoir la force dissuasive et se rassurer qu’il s’agira de l’intérêt du peuple congolais, car les rencontres telles que de Luanda, Nairobi, Addis-Abeba…ont échoué vu que sur le terrain, on a toujours plus de 120 groupes armés, les terroristes du M23 continuent à gagner du terrain sans respecter les conclusions de toutes ces rencontres. Il y a eu plus de 40 rencontres des négociations depuis le début de cette crise sécuritaire sans une solution à la crise. Les Nations unies ne font pas leur travail comme il le faut. Ces pays qui ont déployé leurs militaires qui font partie de la force régionale devraient faire partie d’une offensive contre les terroristes du M23 à Bunagana, Kiwanja, Rutshuru centre, Kitchanga… à travers la Mission de l’Organisation des Nations unies au Congo (Monusco) qui doit combattre aux côtés des Forces Armées de la République démocratique du Congo en lieu et place d’être des simples observateurs et avec beaucoup de soupçons de traîtrise, car collaborant directement ou indirectement avec des terroristes du M23, une première dans l’histoire de la diplomatie moderne. C’est seulement en respectant cela que les Nations unies peuvent avoir la confiance du peuple congolais et nous parler des négociations », a argué le professeur Dady Saleh. Avant de renchérir : « La République démocratique du Congo doit éviter la Politique d’autruche et une diplomatie naïve. Nous devons nous prendre en charge, avec notre philosophie Tujitegemee, Tomilukela,Tusosangemosi, Tujikebela, face à cette guerre qui nous est imposée par le Rwanda soutenu par certains pays étrangers, car leur visée reste la balkanisation et le pillage des richesses de la RDC, un processus auquel on doit barrer la route à tout prix ».

Il convient de noter, par ailleurs, que depuis la soirée du jeudi 26 janvier, les terroristes du M23 ont occupé, avec le soutien du Rwanda, la cité de Kitchanga en territoire de Masisi située à une centaine de kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, et comptent ainsi gagner du terrain, afin d’atteindre la cité de Sake dans ce même territoire pour ainsi bloquer la route de ravitaillement en produits maraîchères et agricoles entre Masisi et Goma dans le but d’asphyxier économiquement le chef-lieu du Nord-Kivu.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo devrait mettre en place des mécanismes pour empêcher la matérialisation de cette ambition du M23 et de ses alliés qui risque de créer une entorse socio-économique aux habitants de Goma.

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