Crispin Kashale sur le nouvel accord France-Rwanda: « Qui a payé les frais de l’opération Turquoise ? »

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Crispin Kashale sur le nouvel accord France-Rwanda: « Qui a payé les frais de l’opération Turquoise ? »
Crispin Kashale sur le nouvel accord France-Rwanda: « Qui a payé les frais de l’opération Turquoise ? »

Africa-Press – Congo Kinshasa. Unis par un accord d’assistance militaire signé en 1975, la France et le Rwanda ont renouvelé leur vœu de fidélité. Samedi 6 avril 2024, Paris s’est engagé à débloquer 400 millions d’euros pour la période comprise entre 2024 et 2028 en faveur de Kigali. Une sorte d’indemnisation de la France pour n’avoir pas empêché le génocide rwandais. Congolais averti, Crispin Kashale profite de ce nouvel accord pour rappeler l’opération turquoise de 1994 qui, a ouvert un couloir aux Rwandais pour entrer en masses en République démocratique du Congo avec la suite que l’on connait.
Pour cet expert en justice transitionnelle, un génocide reste un génocide.

« Qui a payé les frais de l’opération turquoise ? Et je pense que c’est tout simplement regrettable que la population congolaise manque quelqu’un qui va montrer les conséquences réelles de ce qu’était l’opération turquoise », regrette Crispin Kashale.

Ce proche du Prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, relève avec amertume que l’opération turquoise a détruit le Congo, non seulement dans sa partie orientale, mais aussi le centre.

« Déverser toute la population rwandaise sur le sol congolais, dit-il, parce que tout simplement la France a donné une possibilité de sortie dans le Rwanda. La France doit payer les conséquences en RDC ».

Qui pour réclamer ?

À en croire Crispin Kashale, la RDC devrait avoir une autorité qui sait plaider ses causes.

« Si nous avions des cresponsables qui ont la capacité de comprendre, de plaider la cause de la RDC, je pense que le monde ferait un plan Marshall pour la reconstruction globale de la RDC », estime-t-il.

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Au sujet de la commémoration de 30 ans du génocide rwandais, il se rappelle un adage ‘’Mashi’’ qui dit ce que l’on peut traduire en français par: « si tu t’ignores toi-même, personne ne te donnera de la valeur ».

Et à Kashale de renchérir que:

« Nous n’allons pas oublier qu’il y a eu massacres et des femmes enterrées vivantes à Kasika ; nous n’avons pas oublié ce qui s’est passé à Kaniola, à Makobola, ou alors à Tingitingi et même à l’Ouest, en Mbandaka. Nous avons vu dans le film de Thierry Michel ».

Vivement la justice transitionnelle

Ce congolais qui a encore la capacité de se poser de vraies questions sur la nation se demande quand est ce que le parlement congolais va convoquer une session spéciale sur les morts qui se sont passés au Congo ou sur les différents massacres.

Il appelle le peuple à se prendre lui-même en charge pour rappeler les dates de tous ces massacres et faire un musée.

“Puisque c’est en ce moment-là, espère Crispin Kashale, que la France pourra aussi payer les prix de cette opération turquoise”.

Raison pour laquelle, il appelle à la mise en œuvre du processus de justice transitionnelle tant soulevé par Dr Mukwege.

Objectif ? Pleurer les morts congolais, réparer les plaies et chercher la paix.

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