De la présidentielle à l’installation effective des institutions: près de quatre mois perdus dans les tractations politiques

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De la présidentielle à l'installation effective des institutions: près de quatre mois perdus dans les tractations politiques
De la présidentielle à l'installation effective des institutions: près de quatre mois perdus dans les tractations politiques

Africa-Press – Congo Kinshasa. La République démocratique du Congo est à l’heure de l’expédition des dossiers courants. Depuis quatre mois que la présidentielle, les législatives nationales, la députation provinciale et les municipales ont été organisées, les affaires sont gérées par des intérimaires, le bureau d’âge, les députés hantés par la correction des erreurs matérielles à la Cour constitutionnelle et autres formes d’institutions excessivement provisoires. Bref, le pays patauge dans une gouvernance incertaine marquée par le souci de s’assurer une place au soleil pendant les quatre prochaines années.

Au total près de quatre mois sont entrain de s’écouler sans gouvernement issu des élections du 20 décembre 2023 pouvant engager sérieusement le pays, sans une Assemblée nationale réellement opérationnelle et dirigée par un bureau définitif, sans des assemblées provinciales actives et sans gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces. La période transitoire entre Tshisekedi 1 et 2 va largement dépasser les 100 jours du Président de la République. Et ces 100 jours ne seront plus que coquille vide.

Au pays des intérimaires et des bureaux d’âge, le cumul des fonctions “incompatibles” n’est point un péché. On peut être député, ministre, candidat gouverneur et sénateur à la fois. Excellence honorable député ou honorable excellence monsieur le ministre ! Pourvu que l’on expédie les affaires courantes et que l’on s’engage à ne pas toucher deux salaires à la fois. Et comment ne pas profiter de ce statut spécial le plus longtemps possible. Qui n’en voudrait pas?

Quatre mois, c’est le temps nécessaire pour être proclamé provisoirement élu par la Commission électorale nationale indépendante et définitivement invalidé par la Cour constitutionnelle puis matériellement corrigé par la même Cour. Quatre mois, c’est seulement le temps de valider les mandats des députés nationaux, de mettre en place le bureau d’âge de l’Assemblée nationale, de nommer un informateur puis une Première ministre.

Dans quatre mois, seul le Président de la République a officiellement pris ses fonctions, seule la Première ministre a été nommée, le reste d’institutions sont encore dans une phase intermédiaire entre le provisoire et le définitif. C’est le cour normal de l’installation de ces institutions. Un temps qui paraît long lorsque l’on considère la misère dans laquelle croupit la population congolaise. C’est un temps précieux pour un pays en développement dont la monnaie locale est en perte de vitesse face à la devise étrangère.

Le Congo est en retard face aux autres nations du monde pour qu’il s’accorde une récréation politique de quatre mois où l’on fait semblant d’oublier qui est avec qui et l’on doit donc le découvrir.

En réalité, le pays a perdu près de six mois dans l’antichambre politique où les acteurs ne cessent de peaufiner des stratégies pour conquérir le pouvoir. Cela si l’on considère également la période de la campagne électorale.

Il est peut être temps de parer au plus pressé en réduisant certains délais pour éviter d’être la risée du monde. Car en six mois, des routes peuvent être construites, des récoltes peuvent être réalisées et surtout, le train du pouvoir peut parcourir une distance considérable et atteindre des objectifs à court terme.

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