Africa-Press – Congo Kinshasa. La Haute cour militaire de Kinshasa a ouvert, ce vendredi 25 juillet, le procès de l’ancien Président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila, poursuivi pour une dizaine de graves chefs d’inculpation. L’audience introductive s’est déroulée en l’absence du prévenu, ce dernier étant introuvable à sa résidence officielle, malgré plusieurs tentatives de notification du mandat de comparution. Le procès se tient donc par contumace, avec la seule présence des avocats de la partie civile représentant la République.
L’Auditeur général des FARDC a listé une série d’infractions prévues et punies par le Code pénal congolais, notamment son implication en tant que co-initiateur du mouvement politico-militaire AFC, dont la branche armée M23, soutenue par le RDF (armée rwandaise) et des mercenaires étrangers.
L’homicide intentionnel de 31 personnes, la tentative d’homicide sur 21 autres, et l’occupation militaire de la ville de Goma à partir du 27 janvier 2025, sont aussi mis à charge de Joseph Kabila.
Au Sud-Kivu, l’accusation lui impute, par l’intermédiaire de Corneille Nangaa, des crimes de guerre incluant viol, torture et exécutions par balle.
L’ancien chef d’Etat est également accusé d’apologie du terrorisme, notamment lors d’une interview accordée au journal britannique Sunday Times ; des faits de complot, déportation, et participation à un mouvement insurrectionnel.
Après la présentation de l’acte d’accusation, les avocats de la partie civile ont demandé un report au 31 juillet, afin de compulser les pièces du dossier, vu leur volume et la gravité des faits. L’affaire suscite une forte attention médiatique et politique.
Interrogé sur la portée d’un tel procès en absence du prévenu, le ministre intérimaire de la Justice, Samuel Mbemba, a déclaré:
« La justice n’est pas négociable. Son calendrier est indépendant de tout agenda politique ».
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