Kabila Dirige Conclave des Fugitifs à Nairobi

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Kabila Dirige Conclave des Fugitifs à Nairobi
Kabila Dirige Conclave des Fugitifs à Nairobi

Africa-Press – Congo Kinshasa. Un conclave qui réveille les démons du passé
Le récent conclave organisé à Nairobi, sous la houlette de Joseph Kabila, a fait l’effet d’un électrochoc dans le paysage politique congolais. Présentée par ses initiateurs comme une « rencontre stratégique » pour réfléchir à l’avenir de la République Démocratique du Congo (RDC), cette réunion a plutôt dévoilé un regroupement de figures politiques discréditées, aux ambitions personnelles à peine voilées. Derrière la façade du dialogue politique se cache en réalité une tentative de réhabilitation d’un système de prédation qui a longtemps saigné le pays.

Ce conclave intervient dans un contexte où le peuple congolais, épuisé par des décennies de corruption, d’injustice et de violences politiques, aspire à une véritable refondation nationale. Or, voir surgir les mêmes visages, jadis acteurs d’un régime qui a dilapidé les ressources nationales et brisé les espoirs démocratiques, ne peut que susciter la méfiance. Loin d’être un forum d’idées, cette rencontre ressemble davantage à une coalition de l’impunité, une assemblée où les anciens responsables des crises du passé tentent désespérément de retrouver une légitimité perdue.

Le lieu même du conclave — Nairobi, symbole d’exil pour plusieurs d’entre eux — illustre bien le paradoxe: ces politiciens, réfugiés à l’étranger pour fuir la justice ou l’opprobre populaire, se permettent aujourd’hui de parler du salut du Congo. Ce déplacement hors du pays traduit une rupture morale avec la nation: comment prétendre vouloir sauver un pays que l’on a fui? Comment parler de patriotisme depuis des hôtels de luxe, pendant que les Congolais affrontent la misère et la guerre?

Composition: Un aréopage de personnalités discréditées

La composition du conclave de Nairobi suffit à en dévoiler la véritable nature. Autour de Joseph Kabila, une galerie de personnalités aux passifs lourds: anciens ministres impliqués dans des détournements massifs de fonds publics, ex-gouverneurs accusés d’abus de pouvoir, et hommes d’affaires véreux ayant bâti des empires sur la pauvreté du peuple. Ensemble, ils tentent de se refaire une virginité politique, espérant que la mémoire collective ait oublié leurs turpitudes.

Sous le prétexte de « renouveau démocratique », ces individus parlent de réformes et d’unité nationale, mais leurs discours sonnent creux. Les mêmes qui ont bradé les ressources minières du Katanga, hypothéqué la souveraineté économique du pays et institutionnalisé la corruption, osent désormais revendiquer le rôle de « sauveurs » de la nation. Une ironie amère pour un peuple qui connaît trop bien le prix de leurs trahisons.

Le plus inquiétant, c’est que cette réunion illustre une stratégie bien connue: celle de la manipulation politique par la victimisation. Ces anciens dirigeants, incapables d’assumer leurs échecs, se présentent comme des « persécutés politiques », alors qu’ils sont avant tout les fugitifs d’une reddition des comptes inévitable. Leur discours n’est pas une offre de solutions, mais une manœuvre pour brouiller les pistes et reconquérir des espaces de pouvoir.

Enfin, leur alliance circonstancielle ne repose sur aucun projet de société cohérent. Ce qui les unit n’est ni une vision commune du Congo, ni un idéal démocratique ; c’est la peur du déclin et la nostalgie d’une époque où ils régnaient sans partage. Leur conclave n’est rien d’autre qu’un cercle de survie politique, où chaque participant espère tirer profit du désordre pour se repositionner sur l’échiquier national.

Des conclusions nocives et irresponsables

Les résolutions issues du conclave de Nairobi traduisent une déconnexion flagrante avec les réalités congolaises. En prônant une rupture totale avec les alliances régionales et internationales qui soutiennent la stabilité de la RDC, ces anciens dirigeants montrent leur irresponsabilité stratégique. Leur vision isolationniste, dénuée de pragmatisme, met en péril les acquis diplomatiques patiemment construits par le gouvernement actuel pour renforcer la paix et le développement.

Leur discours, teinté de populisme nationaliste, repose sur la manipulation émotionnelle: ils prétendent défendre la souveraineté du Congo, mais ce sont eux qui, hier encore, signaient des contrats léonins avec des puissances étrangères au détriment du peuple. Ce double discours, entre fausse indignation et cynisme politique, révèle leur véritable intention: instrumentaliser le patriotisme pour reconquérir un espace médiatique et politique qu’ils ont perdu.

Ces conclusions irresponsables risquent d’alimenter la confusion au sein de la population. En jetant l’opprobre sur les institutions actuelles et en appelant à la défiance contre toute autorité, le conclave de Nairobi attise les tensions et menace la cohésion nationale. Ce genre de rhétorique incendiaire pourrait fragiliser davantage un pays qui se remet à peine des guerres, des ingérences et des fractures identitaires.

Au lieu de proposer une vision constructive, ces ex-dirigeants recyclent les mêmes recettes de division et d’opposition systématique. Leur agenda n’est pas celui du redressement, mais de la revanche ; leur discours n’est pas celui du peuple, mais celui de leurs intérêts personnels. En somme, Nairobi n’a pas été un forum politique: ce fut un théâtre d’illusions, orchestré par des acteurs en quête de réhabilitation.

Conclusion: Un théâtre de l’illusion politique

Le conclave de Nairobi ne marque ni un tournant, ni un espoir pour la République Démocratique du Congo. Il s’agit d’une mise en scène habile, conçue par des nostalgiques d’un ordre ancien, qui refusent d’assumer leur part de responsabilité dans les souffrances du pays. Derrière les grandes déclarations et les slogans creux, on retrouve la même logique prédatrice qui a longtemps freiné l’émergence d’un véritable État de droit.

Ces réunions de l’ombre ne trompent plus personne. Les Congolais ont désormais appris à distinguer les patriotes sincères des professionnels de la manipulation politique. Le peuple veut des leaders de vision, porteurs d’un projet clair pour la nation, et non des fuyards de la justice qui se déguisent en messies.

L’avenir de la RDC se construira avec ceux qui travaillent sur le terrain, dans la transparence, la réforme et la réconciliation, pas avec ceux qui conspirent à l’étranger pour diviser. Le conclave de Nairobi restera dans l’histoire comme un épisode honteux, un conseil des fugitifs, animé par la peur de la justice et la nostalgie du pouvoir perdu.

La République Démocratique du Congo mérite mieux. Elle mérite des bâtisseurs, pas des fossoyeurs politiques ; des visionnaires, pas des opportunistes en cavale. L’heure est venue pour les véritables leaders de tourner définitivement la page de ces manipulations et d’écrire, ensemble, le chapitre d’un Congo fort, uni et tourné vers l’avenir.

(Par: Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-président fédéral et Représentant adjoint de l’UDPS/Tshisekedi aux États-Unis, Expert en Administration Publique et Analyste Socio-Politique)

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