Africa-Press – Congo Kinshasa. La province de la Tshopo est plongée dans une crise institutionnelle persistante. Après avoir survécu à une pétition visant son bureau, le président de l’Assemblée provinciale, Mateus Kanga, s’est retrouvé au cœur d’un exercice démocratique intense. Quelques jours seulement après cette épreuve, le gouverneur de province, Paulin Lendongolia Lebabonga, a été visé par une motion de défiance déposée lundi à l’Assemblée provinciale par le député Bienvenu Bolongue.
Face à cette escalade politique, des chauffeurs de taxi (taximen) de Kisangani ont exprimé leur désarroi et leur position. Ils ont manifesté lundi soir devant le bâtiment de l’Assemblée provinciale de la Tshopo. Les manifestants ont haussé le ton sur ce qu’ils qualifient de « situation délétère » que traverse la province, insistant sur le fait que l’autorité centrale de Kinshasa ne devrait pas s’ingérer dans les affaires courantes de la province et que tout acteur devrait être jugé « conformément à la loi établie ».
Dans une déclaration lue devant l’hémicycle provincial, le collectif des taximen a explicitement exhorté le Gouvernement central à ne pas s’immiscer dans ce processus de contrôle parlementaire, estimant que « la démocratie doit pouvoir s’exprimer librement, sans aucune pression externe ».
Leur message aux autorités nationales est clair et ferme: « Nous demandons aux autorités de Kinshasa de laisser la démocratie faire son travail. Le dépôt de cette motion relève du droit des députés provinciaux et de la souveraineté de l’Assemblée », ont-ils insisté par l’intermédiaire de leur porte-parole.
Les taximen ont rappelé, en guise de précédent, que le bureau de l’Assemblée provinciale avait récemment été visé par une pétition et que ses quatre membres (dont le président Mateus Kanga) avaient présenté leurs moyens de défense devant la plénière, respectant ainsi le processus démocratique.
Ils estiment que le gouverneur Paulin Lendongolia devrait, à son tour, faire preuve d’esprit républicain en acceptant cet exercice parlementaire dans le strict respect des prescrits légaux. Cette mobilisation inattendue des professionnels du transport illustre la préoccupation d’une partie de la société civile de Kisangani face à la multiplication des crises institutionnelles.
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