Africa-Press – Congo Kinshasa. Près de 8 mois après son adoption, en vertu du chapitre VII de la charte de l’ONU, la résolution 2773 souffre encore d’application. Préoccupé, le Royaume-Uni a exigé lundi, devant le Conseil de sécurité, sa mise en œuvre stricte, insistant sur le retrait des troupes rwandaises de la RDC, sans conditions préalables.
Le chapitre VII de la charte des Nations unies définit les pouvoirs du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix. Il autorise le CS à « constater l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression » et à prendre des mesures militaires et non militaires pour « rétablir la paix et la sécurité internationales ».
Dans sa résolution (2773), adoptée le 21 février 2025, l’organe exécutif de l’ONU a ordonné aux Forces rwandaises de défense (RDF) de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la République démocratique du Congo.
« Nous rappelons à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que les exigences claires du Conseil énoncées dans la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Cela comprend le retrait des forces de défense rwandaises du territoire de la RDC », a déclaré Jennifer MacNaughtan, représentante du Royaume-Uni.
Outre le respect de l’accord de Washington, de nombreuses délégations ont appelé, à l’instar de la France, à la pleine mise en œuvre de la résolution 2773, s’agissant notamment du retrait des forces rwandaises du territoire congolais et de l’arrêt de leur soutien au M23.
Au vu des « réalités malheureuses sur le terrain », le représentant permanent de la RDC, Zénon Mukongo, a souligné que la cessation des hostilités, le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’État de la RDC sur toutes les zones occupées constituent des conditions non négociables pour une paix véritable.
Pour Londres, les parties au conflit dans l’est de la RDC doivent continuer de s’engager de bonne foi dans les processus de paix en cours facilités par les États-Unis et le Qatar.
« Ces processus, ainsi que le leadership de l’Union africaine, offrent la meilleure opportunité d’apporter la paix, la prospérité et la sécurité que méritent les populations de l’est de la RDC. Nous remercions tous les facilitateurs pour leurs efforts », a indiqué Jennifer MacNaughtan, soulignant qu’il est désormais temps de mettre en œuvre les engagements.
Dans la foulée, le Royaume-Uni s’est dit « vivement vivement préoccupé » par les informations persistantes faisant état de violations et d’abus des droits de l’homme, notamment de violences sexuelles liées au conflit, commises par les parties au conflit, et en particulier par le M23 et Wazalendo.
« Nous soulignons que les obstructions aux opérations de la MONUSCO, en particulier dans les zones occupées par le M23, sont inacceptables et doivent cesser », a-t-elle martelé.
La résolution 2773 condamne fermement l’offensive menée par le M23 et les avancées qu’il réalise dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu avec le soutien des Forces de défense rwandaise. Elle a aussi décidé que le M23 doit immédiatement cesser les hostilités, se retirer de Goma, de Bukavu et de toutes les zones contrôlées, y compris les routes terrestres et lacustres, et démanteler dans leur intégralité les administrations parallèles illégitimes mises en place sur le territoire de la République démocratique du Congo, et que ce retrait ne doit pas être entravé.
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