Africa-Press – Congo Kinshasa. Deux événements sont à l’affiche de l’actualité ce mercredi en République démocratique du Congo : la messe du Pape François à Kinshasa et le 6e anniversaire du décès d’Etienne Tshisekedi, père biologique et politique de l’actuel chef de l’État congolais, célèbre pour son combat en faveur de la démocratie au pays.
Ce fût en début de soirée du mercredi 1er février 2017 que la nouvelle, tel un couperet, tomba : Etienne Tshisekedi wa Mulumba est mort de suite d’une embolie pulmonaire à l’hôpital Sainte Élisabeth de Bruxelles.
Son décès est intervenu à peine un mois après la signature, tard dans la soirée du 31 janvier 2016, de l’accord dit de « Saint Sylvestre » entre les acteurs politiques congolais sous les bons offices des évêques catholiques.
Le leader de l’UDPS, parti au pouvoir qui a passé plus de 35 ans dans l’opposition contre les régimes de Mobutu et des Kabila, est mort sans qu’il soit signé l’arrangement particulier, un texte additif à l’accord de la Saint Sylvestre.
Le processus d’inhumation d’Étienne Tshisekedi a été très tumultueux, l’homme ayant été « contraint à l’exil » quoique déjà mort. Son corps, selon la famille, a été gardé « dans la morgue » pendant plus de deux ans. D’autres personnes ont affirmé que le Sphinx de Limete avait été enterré dans un caveau provisoire en attendant de fixer le programme de ses obsèques et de son inhumation en RDC.
Ce qui arrivera en juin 2019, soit 6 mois après l’avènement au pouvoir de son fils biologique et politique, Félix-Antoine Tshisekedi. Ce dernier a organisé des obsèques grandioses pour honorer cette figure de proue de l’opposition congolaise qui repose désormais dans un mausolée à la N’sele, une commune de la banlieue kinoise.
Ce mercredi, le 6e anniversaire du décès du Lider maximo coïncide avec un évènement majeur et historique pour la RDC : la messe du Pape François à Kinshasa, 38 ans après la dernière dite par Jean-Paul II à l’occasion de la béatification de la sœur Anuarite Nengapeta.
François, qui est arrivé mardi dans la capitale congolaise, a eu des mots forts contre le néo-colonialisme économique et l’insécurité à l’Est de la RDC. Le ton employé par le Souverain pontife rappelle bien celui d’Etienne Tshisekedi, réputé pour ses discours tranchants.
« La RDC et l’Afrique méritent d’être respectées et écoutées. Elles méritent espace et attention. Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à piller. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin! », a déclaré le Pape François, assurant qu’il vient apporter « la proximité, la consolation et l’affection de toute l’église catholique » à un peuple meurtri par l’insécurité.
Et de fustiger : « Nous ne pouvons pas nous habituer au sang qui coule depuis des décennies en RDC, faisant des millions de morts ».
Au cours de sa visite en RDC, le Pape François va avoir un moment d’échanges avec les victimes de la guerre à l’Est de la RDC. Ce programme a été glissé dans son agenda après l’annulation de l’étape de Goma, initialement prévue dans le cadre de son 5e voyage apostolique en Afrique en 10 ans de pontificat.
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