Africa-Press – Congo Kinshasa. Le gouvernement rd-congolais, à travers le ministère des Sports et Loisirs, a signé des partenariats avec trois clubs européens notamment le FC Barcelone, l’AS Monaco et l’AC Milan.
Ces contrats visent à promouvoir le sport, la culture et le tourisme rd-congolais. Mais les montants engagés font grincer des dents. Dans un pays où une personne sur dix vit avec moins de deux dollars par jour, l’État a investi plus de 90 millions d’euros dans ces trois deals.
Face aux critiques, Didier Budimbu a tenté de convaincre. Dans un entretien avec Jeune Afrique, le ministre s’est défendu en comparant la démarche de la Rd-Congo à celle d’autres nations africaines qui ont conclu des accords similaires avec des clubs du vieux continent.
« Moi, je suis ministre des Sports, pas de la Pêche ou des Infrastructures. Ma mission est de promouvoir le sport congolais, c’est ce que je fais. On vient me parler de routes… 10 millions de dollars, c’est 4 ou 5 km de route. On devrait se priver de la formation de nos joueurs pour cela? Ça n’a pas de sens. Vous savez combien de millions de dollars sont dépensés dans la guerre? De grands pays le font, comme la Côte d’Ivoire ou le Rwanda. Pourquoi pas nous, la RDC? », s’est-il justifié.
Et d’ajouter: « Dix millions de dollars, cela peut paraître beaucoup, mais par rapport à ce que l’État investit dans le sport, c’est acceptable. Le Rwanda a signé un contrat avec une somme identique, uniquement pour avoir son nom sur le maillot d’entraînement de l’Atlético. Un contrat qui ne comprend aucun aspect de formation. »
Pour illustrer son approche, Budimbu enchaîne: « Rien qu’avec la location d’avion, nous atteignons entre 200 et 300.000 USD pour les joueurs. Pareil pour les supporters, à qui nous remettons 500 USD par match. Si nous en avons 200, imaginez ce que ça donne. Nous donnons une prime de 5.000 USD à chaque joueur quand ils se déplacent. »
Malgré ses explications, la polémique reste entière. Pour beaucoup, ces millions injectés dans le sport devraient d’abord servir à doter la Rd-Congo d’infrastructures sportives modernes, capables de former et de révéler ses futurs champions.
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