Porte-parole de l’opposition, le budget est prêt, mais les grands leaders hésitants

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Porte-parole de l’opposition, le budget est prêt, mais les grands leaders hésitants
Porte-parole de l’opposition, le budget est prêt, mais les grands leaders hésitants

Africa-Press – Congo Kinshasa. Adolphe Muzito, Augustin Matata, Constant Mutamba, quelques têtes couronnées et estampillées de l’opposition, ont rencontré l’informateur mieux le faiseur des ministres, l’Udps Augustin Kabuya.

Il ne reste plus que l’Ecidé Martin Fayulu, Ensemble Moïse Katumbi, le MLP Franck Diongo, le MPCR Jean-Claude Vuemba et l’Envol Delly Sesanga. Mais nul doute, pour son ego, Katumbi, moins encore Fayulu ne manifesterait de l’intérêt pour un poste dont le pouvoir espère tant un animateur à sa portée afin de garantir, par ricochet, au régime Tshisekedi, un scaphandre de légitimité et de légalité au regard des élections chaotiques organisées par la CENI de Kadima et le traitement aléatoire des contentieux électoraux par la Cour constitutionnelle.

Lors de son investiture, le président Félix Tshisekedi s’est engagé à garantir à l’opposition sa bonne place dans le jeu politique. “J’exhorterai au Parlement d’assurer l’effectivité du rôle du porte-parole de l’opposition que cette dernière voudra bien désigner conformément à la Constitution”, avait-il promis.

Jamais, depuis les premières élections de la troisième République, en 2006, les négociations sur la désignation du porte-parole de l’opposition n’a abouti, conséquence des désaccords entre opposants. Aux récentes législatives, les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle donnent à penser que l’opposition n’a pas assez de députés pour se constituer même deux groupes parlementaires.

De l’avis des analystes, Matata qui doit répondre à la convocation du président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kamuleta Badibanga, le 18 avril 2024, serait tenté de composer avec le pouvoir qui veut se faire une certaine valeur ajoutée démocratique avec la mise en place d’un cabinet pour le porte-parole de l’opposition. Côté financement, au Budget, il est déjà prévu des frais de fonctionnement pour le porte-parole, plus d’un demi-milliard de francs, exactement 548 124 267 FC, soit plus de 210 000 dollars.

Cependant, des observateurs indiquent que cette somme n’est que symbolique, elle devrait être revue à la hausse. En 2018, le contexte politique a induit le gouvernement à aligner un Fonds spécial d’intervention de 802 246 456 FC en faveur de l’opposition dans le cadre du fonctionnement des institutions publiques. Au taux marchand de 1600 FC/$, cette somme représente plus de 500 000 dollars (exactement 501 404 dollars).

Des questions casse-tête aux solutions incertaines viendront plutôt de potentiels bénéficiaires de la cagnotte étatique destinée à l’institution d’opposition politique. Comment s’effectue le partage ? Quel parti de l’opposition bénéficiera de quelle part dans la fameuse cagnotte ? Que de préalables, de zones d’ombres à éclairer avant tout décaissement, notent des analystes.

Cela fait exactement 10 ans que l’opposition ne parvient pas à s’accorder sur le choix de son porte-parole. En son temps, le gouvernement Matata s’était servi de cette carence de chef de file officiel de l’opposition comme alibi pour affecter les crédits réservés à l’opposition, notamment au BCECO.

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