Africa-Press – Congo Kinshasa. Jean-Michel Sama Lukonde est l’actuel Premier ministre de la République Démocratique du Congo, depuis le 26 août 2021 en remplacement du professeur Sylvestre Ilunkamba, Premier ministre de la coalition FCC-CACH. Sama Lukonde est désigné Premier ministre d’une majorité qui ne se reconnait pas en lieu. Cadre d’un parti politique (ACO) qui n’a pas su aligner trois députés aux législatives de 2018, Sama Lukonde a pour autorité morale Dany Banza. Sa seule chance, c’est que ce cadre d’ACO est un Katangais qui doit remplacer Ilunkamba, un autre Katangais ; question d’équilibre géopolitique.
Cependant, Sama passe pour le Premier ministre le plus faible de l’histoire politique congolaise, depuis que le pays s’est engagé dans les cycles électoraux.
De Gizenga, Muzito, Matata, Tshibala à Ilunkamba, les Premiers ministres congolais était soit technocrates, politiques rompu ayant un ancrage sociologique certain sur le terrain, parce que issus de grands ensembles politiques où l’expérience parlait avant tout dans un secteur donné.
Sur le plan d’ancrage sociopolitique, Sama ne s’est jamais fait élire, même pas dans son quartier à Lubumbashi. Il sort d’un parti d’implantation provinciale. A Kinshasa, ACO de Dany Banza est inconnu. C’est l’ACO de Patrick Bolognya qui est le mieux connu.
Etant donné que le gouvernement est l’émanation du Parlement, et les élus ne se reconnaissent en lui, Sama Lukonde est affaibli au sein de son gouvernement. Certains Warriors, chefs des partis et députés nationaux, estiment qu’ils méritent mieux que Lukonde, considéré comme une parachuté. La preuve : son gouvernement n’est pas homogène, sans cohésion gouvernementale, miné avec tant de querelles entre ministres ou entre ministères et administration. Sama Lukonde est incapable d’instaurer l’ordre et la discipline. A titre d’exemple, l’administration est aujourd’hui dans la rue. Des documents administratifs sensibles se retrouvent facilement sur la toile, à cause des conflits entre membres du gouvernement. On peut citer la guéguerre IGF-EPST, IGF- Portefeuille, IGF-Sports, ministre des Finances- ministre des Sports, etc. face à tout cela, Sama Lukonde s’est présenté en général impuissant. Certains conflits ont été jugulé par les faits privés (partis politiques, personnalités politiques…). Et quand on gratte dans le fond, on apprend qu’il est des ministres qui ne répondent pas de Sama Lukonde, notamment ceux des Finances, Affaires étrangères, PT-NTIC. Etant donné que ceux-ci chuchotent directement à l’oreille du chef, rapportent nos câbles.
C’est le seul Premier ministre surclassé avec autant de projets parallèles en provenance de la Présidence, ce qui est même à la base d’autant de détournements. Comme qui dirait, Sama Lukonde bute au gouvernement parallèle de la Présidence, ce qui ne passait hier sous Ilunkamba.
Sama Lukonde a échoué dans la conduite de son gouvernement par manque d’autorité et de charisme. Sur le plan politique, Sama Lukonde n’apportera rien à Fatshi, par manque d’ancrage sociopolitique, même pas dans son Katanga natal. Sur le plan diplomatique, Sama Lukonde est sans carnet d’adresses. Deux ans durant, il n’a rien apporté, le chef se bat seul sur tous les fronts.
En tout, Sama Lukonde n’est ni politique, ni technocrate, simple c’est un enfant docile qui obéit au doigt et à l’œil et surtout ne fait pas ombrage au chef.
Le maintenir à ce poste, c’est faire fi à l’homélie du Pape François et à l’interpellation du cardinal qui ont exigé une nouvelle gouvernance incarnée par un gouvernement au service de la population, avec à sa tête un Premier ministre à la hauteur des défis congolais.
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