Socoda : les actionnaires revendiquent la tenue imminente des assemblées générales

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Socoda : les actionnaires revendiquent la tenue imminente des assemblées générales
Socoda : les actionnaires revendiquent la tenue imminente des assemblées générales

Africa-Press – Congo Kinshasa. Joignant l’acte à la parole, une cinquantaine d’artistes a constitué, le 28 novembre, la délégation porteuse du courrier destiné à la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, sollicitant la convocation des assemblées générales « dans un délai raisonnable ».

Près de cinquante artistes ont prêté main-forte aux dix-huit signataires de la correspondance adressée à la ministre Catherine Kathungu, manifestant leur adhésion à la démarche. Tous actionnaires de la Société congolaise des droits d’auteurs et des droits voisins (Socoda-Coop-Ca), ils se sont appuyés sur l’article 342 de l’acte uniforme de l’Ohada alinéa 3 stipulant qu’«En cas d’urgence, l’assemblée générale est convoquée par l’autorité administrative compétente à la demande du quart des coopérateurs », convaincus de la nécessité d’une tenue imminente des assemblées générales.

Ce, a dit au “Courrier de Kinshasa” le percussionniste Paul Ngoie, alias Paul Le Perc, dans le but d’élucider l’affaire faisant « suite au rapport accablant émanant du directeur général révoqué attestant qu’un gros détournement a été effectué ». Coopérateur de la Socoda, il soutient avoir été autant outré que ses homologues par ce qu’ils tiennent pour « un abus de confiance manifeste au niveau du conseil d’administration qui aurait détourné près de 60% de la cagnotte des ayants droit mettant principalement en cause son président ».

La situation de crise que traverse la Socoda, au regard de l’indication susmentionnée, révèle le « non-respect de la clé de répartition », mentionnée dans le courrier transmis au ministère de tutelle. S’il faut s’en tenir à la quotité, souligne Paul Le Perc, « la société a droit à 30%, dont 25 % sont alloués à l’administration et les 5% restants aux œuvres sociales tandis que le gros de la cagnotte, soit 70%, est normalement réservé aux ayants droit». Cependant, a renseigné le percussionniste, « le rapport rendu par le directeur général montre que seulement 11% ont été reversés à ces derniers ». De son côté, a-t-il affirmé offusqué, « la société a utilisé 89% pour son fonctionnement. C’est un bien gros détournement ! ». Et qui pis est, s’offense encore l’artiste : « Sur ces 89%, le président du conseil d’administration (PCA) aurait perçu 8% ! C’est grave ! ». C’est donc dans le légitime souci de « tirer au clair » les contours de ce drame financier que les sociétaires ont convenu de mettre la lumière sur ces zones d’ombre. « Nous avons réalisé que depuis sa création, la Socoda exerce un abus de pouvoir, procède à des détournements alors que les auteurs ne sont jamais inquiétés », a affirmé notre source. C’est donc à cet effet, qu’« une plainte a été formulée à l’encontre du PCA afin qu’il se justifie au regard du rapport du directeur général », a dit Le Perc.

Absence d’audit externe

Excédés par la mauvaise gestion caractérisée de leurs droits dont s’est rendue coupable la Socoda, ses sociétaires lassés d’être des victimes consentantes ont convenu d’y mettre définitivement un terme. Ainsi, a rapporté le musicien, « en attendant la suite de l’affaire déférée en justice, les ayants droit et l’ensemble des artistes ont demandé à l’autorité administrative de convoquer les assemblées générales de sorte que nous entrions en possession dudit rapport et que nous décidions de la suite ». Savoir que, a-t-il indiqué, ces réunions auraient dû se tenir avant septembre dernier. Aussi, « face au mutisme et à la passivité du Conseil de surveillance et contrôle, il n’y avait pas d’autre issue que demander l’implication de l’autorité de tutelle », a-t-il conclu.

La correspondance adressée à la ministre a énuméré huit griefs essentiels à l’endroit de la Socoda-Coop-Ca, notamment « L’absence d’audit externe ». Ce même 28 novembre, trois autres copies ont été déposées dans les minutes qui ont suivi par la délégation susmentionnée, manifestant son indignation en chantant aux instances de la Socoda incriminées, à savoir la direction générale, le conseil d’administration ainsi que le conseil de surveillance et contrôle. Cinq autres copies de la lettre sont réservées à cinq autres autorités de la République, notamment le président et le Premier ministre.

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