Africa-Press – Congo Kinshasa. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a réaffirmé jeudi qu’aucune solution militaire au conflit rwando-congolais ne permettra d’instaurer la stabilité que la population de la région des Grands Lacs souhaite et mérite. Pour la haute-représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’instar du président de l’Union africaine (UA), João Lourenço, la fin de cette crise passe non seulement par la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes étrangères, mais aussi par l’organisation d’un dialogue national inclusif en RDC.
En dépit du processus de médiation mené par les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine, l’UE a noté des évolutions qui vont dans la « mauvaise direction ». Devant les participants à la Conférence de Paris pour la paix et la prospérité dans les Grands Lacs, Kaja Kallas a interpellé toutes les parties au conflit: Les affrontements armés, les renforts de troupes et les discours de haine ne contribuent pas aux efforts internationaux de soutien à la région ni aux possibilités d’une paix durable.
Dans ce contexte d’instabilité, l’UE a appelé la communauté internationale à l’action, assurant qu’elle poursuivra, quant à elle, le dialogue avec toutes les parties prenantes et tous les pays de la région afin de trouver des solutions diplomatiques.
« L’action signifie: La neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ; le plein respect de l’intégrité territoriale de la RDC ; et le retrait des troupes et du matériel étrangers. Les efforts visant à faciliter l’accès humanitaire et à promouvoir un dialogue intra-congolais inclusif pourraient également constituer de petits catalyseurs pour une paix durable », a déclaré Kaja Kallas, qui se dit convaincue que grâce à un leadership fort de la part des partenaires africains, il existe une réelle chance de mettre fin à des années de dévastation et de tourner la page.
En amont du sommet UE-UA, la cheffe de la diplomatie européenne a promis la poursuite du soutien des 27 aux efforts de médiation menés par l’Union africaine.
« Je tiens à rendre hommage ici au président Gnassingbé, médiateur de l’Union africaine. Pour qu’une solution soit durable, elle doit être pilotée et prise en charge localement. C’est pourquoi nous avons alloué un million d’euros pour soutenir le travail des cinq médiateurs mandatés par l’Union africaine. Nous prévoyons également un soutien technique, politique et matériel plus conséquent au médiateur et à son équipe », a-t-elle dit, soulignant que l’Union européenne soutiendra toujours les efforts visant à protéger les populations et à faire respecter le droit international, notamment l’intégrité territoriale de la RDC.
L’aide humanitaire
L’Union européenne (UE) a débloqué jeudi 9 millions d’euros supplémentaires pour apporter une aide « concrète » aux populations les plus vulnérables de la RDC, pays déstabilisée dans sa partie orientale par l’activisme du M23 appuyé par les Forces rwandaises de défense (RDF).
La Commission européenne a précisé que ce financement de 9 millions d’euros s’ajoute aux 120 millions d’euros d’aide humanitaire déjà fournis à la région des Grands Lacs en 2025, principalement dans l’est de la République démocratique du Congo.
« La crise humanitaire en RDC est l’une des pires de notre époque. L’ampleur des souffrances humanitaires est immense et mérite toute notre attention. Grâce à ce nouveau financement humanitaire, l’UE entend apporter une aide aux communautés les plus vulnérables de la RDC. L’UE reste engagée, non seulement en tant qu’acteur humanitaire, mais aussi en tant que défenseur d’une paix durable à long terme pour le peuple congolais », a déclaré Hadja Lahbib, commissaire européenne à la préparation, à la gestion des crises et à l’égalité.
Les conflits dans l’est de la RDC ont considérablement aggravé la crise humanitaire dans la région. Les déplacements massifs de population ont entraîné une explosion des besoins en produits de première nécessité tels que la nourriture, l’eau et les abris, mais ont également accru les risques pour la protection des groupes déjà vulnérables comme les femmes et les enfants.
Doté de 2,5 milliards de dollars, le Plan d’intervention et de réponse humanitaires pour la RDC n’est actuellement financé qu’à hauteur de 16 % , avec 410 millions $.
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