Volker Türk : « les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix, à l’abri du besoin et de la peur »

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Volker Türk : « les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix, à l’abri du besoin et de la peur »
Volker Türk : « les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix, à l’abri du besoin et de la peur »

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a organisé, jeudi 30 mars à Genève, un dialogue sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC). Plusieurs personnalités ont fait des interventions, notamment le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volter Türk; la cheffe de la Monusco, Bintou Keita; le représentant permanent de la RDC à Genève, Paul Empole Losoko et le président sortant de l’Équipe internationale d’experts sur la RDC, Bacre Waly Ndiaye.

Volter Türk, dans son allocution, a fait remarquer que plusieurs aspects de la situation des droits de l’homme se sont encore détériorés depuis la dernière mise à jour au Conseil, en octobre 2022.

La violence armée s’est intensifiée dans les provinces de l’est, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, où les groupes armés M23, ADF, CODECO, Zaïre et Nyatura continuent de perpétrer des attaques ignobles contre la population civile, en toute impunité, a-t-il déploré.

Selon le patron des droits de l’homme de l’ONU, depuis octobre 2022, au moins 1 338 personnes, dont 107 enfants, ont été tuées dans ces provinces de l’est. « Des zones autrefois généralement épargnées ont également connu des flambées de violence, notamment les provinces du Maï-Ndombe et du Kwilu », a-t-il regretté, soulignant que le ciblage des civils dans les zones touchées par le conflit a inclus des violences sexuelles vicieuses, qui ont été utilisées en RDC comme une arme de guerre délibérée et une stratégie de terreur.

« Les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix, à l’abri des privations et de la peur. Elles méritent tellement plus que ces cycles continus de brutalité et de misère. Je remercie le gouvernement pour le bon travail que nous faisons ensemble et je suis convaincu que nous continuerons à approfondir notre coopération », a-t-il dit.

Türk a assuré que le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme continuera de soutenir les efforts déployés par les autorités pour faire progresser les droits de l’homme, y compris dans le contexte du retrait prévu de la Monusco.

Des progrès accomplis

Volter Türk a cependant reconnu quelques progrès accomplis par les autorités congolaises. Il a évoqué notamment l’élaboration d’une politique nationale de justice transitionnelle et l’adoption d’une loi sur les réparations.

Il estime essentiel que ces processus restent inclusifs et transparents, en tenant compte des droits et des opinions des victimes et en intégrant les résultats des consultations nationales.

« Je salue les réformes législatives récentes, en particulier l’adoption de la loi sur la promotion et la protection des droits des peuples autochtones en novembre 2022, et la loi sur les réparations pour les victimes de violences sexuelles et d’autres crimes graves en décembre 2022. J’encourage leur mise en œuvre. , ainsi que l’adoption rapide des projets de loi en suspens sur la protection des défenseurs des droits de l’homme ; accès à l’information, liberté d’association et de réunion pacifique ; contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie ; et sur l’abolition de la peine de mort », a-t-il dit.

L’Onusien a aussi appelé à la poursuite des réformes de la gouvernance, y compris des efforts pour endiguer la corruption et établir des pratiques commerciales fondées sur des principes.

« Des changements structurels considérables sont nécessaires pour s’assurer que les fonctionnaires à tous les niveaux sont responsables envers les personnes qu’ils servent ; et permettre à toutes les personnes vivant en RDC, y compris les femmes et les filles, de contribuer activement et librement à la société », a-t-il ajouté.

Türk a, par la même occasion, exhorté les autorités congolaises à faire progresser le droit au développement et tous les droits économiques et sociaux, notamment par des actions concrètes pour la fourniture universelle de services essentiels tels que l’éducation, les soins de santé et l’eau potable.

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