Africa-Press – Congo Kinshasa. L’ancien vice-ministre des Affaires étrangères, Yves Kisombe, a pris la parole pour répondre aux critiques formulées par Maître Thomas Luhaka à propos de l’accord de Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Dans une réaction structurée, il défend fermement cet accord, qu’il considère comme une avancée diplomatique majeure, respectueuse de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et non comme une capitulation.
La Résolution 2773 respectée et consolidée
Pour Yves Kisombe, les accusations de trahison de la Résolution 2773 ne tiennent pas. Il affirme: « la résolution du Conseil de sécurité n’a pas été trahie ». Bien au contraire, estime-t-il, l’accord de Washington la complète et l’opérationnalise tout en restant dans le cadre du droit international.
Selon lui, la diplomatie congolaise a su transformer cette résolution en un outil concret pour contraindre le Rwanda à retirer ses troupes, tout en préservant la souveraineté nationale.
Un retrait rwandais impératif et non conditionnel
Sur la question sensible du retrait des forces rwandaises (RDF), Yves Kisombe est catégorique: « le retrait des RDF est impératif, non subordonné à la lutte contre les FDLR ». Pour lui, le texte ne conditionne en aucun cas le départ des RDF à des concessions congolaises. Il parle d’ailleurs d’une « victoire diplomatique collective », que Thomas Luhaka ne devrait pas minimiser.
Une diplomatie faite de compromis
Dans sa réponse, l’ex-vice-ministre rappelle également que la diplomatie repose toujours sur des équilibres subtils et des concessions mutuelles. Selon lui, « l’accord, comme tout traité international, comporte des formulations équilibrées, qui ne signifient pas l’adhésion à la position de l’autre, mais permettent une avancée concrète vers la paix ».
Pour Yves Kisombe, ce type de formulation est inhérent à la pratique des relations internationales et ne saurait être interprété comme une faiblesse ou une soumission.
Des garanties internationales limitées
S’agissant des garanties offertes par la communauté internationale, il tient à préciser que « les États non signataires ne peuvent être contraints à des engagements stricts, et que la souveraineté implique de ne pas toujours attendre des garanties externes ». Il insiste sur le fait que la RDC doit assumer sa part de responsabilité sans tout attendre des autres.
Un appel à une lecture stratégique
En conclusion, Yves Kisombe reste convaincu que l’accord de Washington est « un outil sérieux pour avancer vers la paix », tout en préservant l’intégrité territoriale du pays. Il reproche à Thomas Luhaka une « lecture excessivement politicienne et non stratégique » de la situation.
Pour lui, il s’agit d’une étape importante dans la défense des intérêts congolais, qui mérite d’être soutenue plutôt que dénigrée.
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