Africa-Press – Congo Kinshasa. L’Américain George Foreman, ancien adversaire de Mohamed Ali lors du mythique combat « Rumble in the Jungle » en 1974 à Kinshasa, est mort à 76 ans. Champion du monde et olympique des poids lourds, il a remporté 76 de ses 81 combats chez les professionnels.
Il restera associé à jamais au mythique « combat du siècle » disputé en 1974, à Kinshasa, face à Muhammad Ali, devant 100 000 spectateurs. Agé de 25 ans, Foreman s’incline sur K.-O. au huitième round face à l’ancien champion du monde alors âgé de 32 ans, considéré pourtant comme vieillissant. L’affrontement est resté comme l’un des plus grands combats de l’histoire de la boxe, par son niveau et sa férocité.
Aussi emblématique ait été ce « Rumble in the Jungle » (« bagarre dans la jungle »), la carrière de « Big George » ne se résume pas à cette défaite. Loin de là. L’Américain, né en 1949 au Texas, est (re) devenu, à 45 ans, le plus vieux champion du monde des lourds de l’histoire grâce à sa victoire par K.-O. sur son compatriote Michael Moorer, en novembre 1994. Il avait, dans un premier temps, raccroché les gants à 28 ans, entrant en religion, avant de remonter sur les rings dix ans plus tard pour accomplir, après deux échecs, ce retour spectaculaire.
Champion olympique à 19 ans
Du haut de son mètre 91, Foreman, parfait inconnu, devient champion olympique à seulement 19 ans, en expédiant le Soviétique Jonas Cepulis en finale des Jeux olympiques de Mexico de 1968 en seulement deux rounds.
C’est en 1973 qu’il devient champion du monde des lourds, infligeant sa première défaite à Joe Frazier, pourtant tombeur d’Ali, au terme de deux rounds à sens unique. Avec sa garde éloignée, son allonge et surtout sa puissance inouïe de frappe, il envoie six fois son adversaire au tapis avant que l’arbitre n’arrête le combat.
C’est avec les mêmes ingrédients qu’il conserve son titre sans problème contre José Roman (KO au 1er round) et Ken Norton (au 2e round), l’autre tombeur d’Ali, avant… la chute à Kinshasa, dont il ne se remet pas.
Il multiplie les aventures avec des femmes – dont naîtront de nombreux enfants – et dispute encore quelques combats, jusqu’à une deuxième défaite, contre Jimmy Young, qui le persuade de raccrocher les gants et d’entrer… en religion. Il n’a que 28 ans.
Un come-back fou après 10 ans sans combattre
L’argent finit par manquer. Foreman, qui n’a plus combattu depuis dix ans, tente le pari fou de remonter sur le ring en 1987. Celui qui est désormais surnommé « Big George » pour son embonpoint impressionne en remportant 24 combats consécutifs.
Il brigue une première fois le titre de champion du monde contre Evander Holyfield en avril 1991 et ne perd qu’aux points. Mais il est allé jusqu’au bout du combat, lui qui fut déchu à cause de son manque d’endurance. Même sort en juin 1993 contre Tommy Morrison.
Le 5 novembre 1994, à Las Vegas, à 45 ans, il parachève enfin son come-back fou. D’une droite précise au 10e round, il envoie au tapis Michael Moorer, 20 ans après sa défaite contre Ali. Point superstition: il portait le même short.
« Il y avait là un homme qui affrontait son passé. Il ne fuyait pas ses vieux démons, il les regardait les yeux dans les yeux. J’étais effrayé », racontera l’entraîneur de Moorer, Teddy Atlas.
Foreman devient alors le plus vieux boxeur champion du monde poids lourds. Il défend même sa ceinture IBF avec succès contre Axel Schulz, avant d’arrêter définitivement fin 1997, à 48 ans.
Sa troisième carrière sera celle d’un homme d’affaires ayant fait fructifier son image en l’associant à des marques, notamment de grill, qui lui ont rapporté plus que toute sa carrière de boxeur.
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