Audition : la misophonie, la haine de certains sons, peut agacer ou mettre en rage

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Audition : la misophonie, la haine de certains sons, peut agacer ou mettre en rage
Audition : la misophonie, la haine de certains sons, peut agacer ou mettre en rage

Africa-Press – Congo Kinshasa. Soyons francs : cela nous est arrivé à tous d’être énervés par le crissement d’une craie sur un tableau, par le reniflement répété d’un quidam ou les tapotements d’ongles sur une table. Mais pour certains, cet agacement peut prendre des proportions démesurées et violentes, pouvant aller jusqu’à planter un stylo dans la main du voisin qui tapote pour le faire cesser ! De telles extrémités peuvent être les conséquences d’un trouble neurologique : la misophonie.

Un vrai trouble de l’attention et de l’émotion

Une étude britannique parue dans le journal PLOS et dirigée par Silia Vitoratou (King’s College, Londres) et ses collègues a tenté d’évaluer le nombre de personnes atteintes de ce trouble en Grande-Bretagne à partir d’un échantillon de 768 personnes représentatives de la population générale. Les auteurs ont abouti à la conclusion que 18% de leur échantillon manifestaient des symptômes évoquant la misophonie. Tel que la sensation d’être piégés à l’intérieur de ces sons et d’en être totalement obsédés au point de se fermer au monde environnant et de ne plus être capables de se concentrer et de penser à autre chose. Autre résultat intéressant : l’immense majorité de ces personnes (98%) ignorent totalement qu’elles pourraient souffrir de cette pathologie. Ce qui renforce leur sensation d’isolement et d’incompréhension face à leur comportement.

“Aucune étude de ce genre n’existe pour le moment en France, avance le professeur Jean-Luc Puel (Institut des neurosciences de Montpellier). Pourtant, cette phobie des sons est un trouble vieux comme le monde. Plus qu’un trouble de l’audition, c’est un vrai trouble de l’attention ainsi que de l’émotion, faisant notamment intervenir le système limbique, et qui se manifeste assez jeune.“

Les solutions sont diverses : des bouchons d’oreille à la consultation d’un psychologue ou psychiatre

Ce dégoût de certains sons, dont on ne peut nier la connotation culturelle, n’est donc pas facile à cerner et à soigner. “Un ORL sera la porte d’entrée vers d’autres spécialistes qui pourront éventuellement résoudre le problème, poursuit Jean-Luc Puel. Les solutions sont diverses : mettre des bouchons d’oreille ou être orienté vers des psychologues ou des psychiatres”. La prochaine fois que vous serez excédé par les bruits de mastication de votre voisin de table, demandez-vous donc si votre réaction est normale ou totalement excessive. Auquel cas, vous pourriez souffrir de ce trouble neurologique.

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