Découverte De Cellules Rajeunissant Pour Soigner Des Blessures

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Découverte De Cellules Rajeunissant Pour Soigner Des Blessures
Découverte De Cellules Rajeunissant Pour Soigner Des Blessures

Africa-Press – Congo Kinshasa. Une blessure peut survenir à tout moment. Heureusement pour nous, nos tissus ont des cellules souches prêtes à se multiplier et prendre la place des cellules abîmées par l’accident. Cependant, parfois, il n’y a pas assez de cellules souches dans la région blessée, voire les cellules souches ont été elles-mêmes victimes du traumatisme. Dans ces cas, il revient aux cellules adultes de tenter de jouer les infirmières. Mais leur programmation cellulaire est souvent déjà trop spécialisée et ne leur permet pas de se multiplier aussi rapidement que des cellules souches.

Pas de problème, elles ont une astuce, qui vient d’être découverte par des chercheurs de l’Université Washington à Saint-Louis (États-Unis): les cellules peuvent jeter une grande partie de la machinerie qu’elles ont acquise en maturant, un peu comme si un adulte bien habitué à sa routine se débarrassait de tous ses meubles pour devenir plus flexible. Cette étrange façon de redevenir jeunes en « vomissant » ce qui les encombre a été présentée le 26 août 2025 dans la revue Cell Reports.

Désencombrer pour ne garder que l’essentiel

Ce processus avait été partiellement mis en lumière il y a quelques années par la même équipe, qui a montré que des cellules adultes peuvent redevenir plus immatures afin de pouvoir proliférer et panser une plaie. Pour cela, elles détruisent une partie de leur contenu (par un processus de nettoyage nommé « autophagie ») et subissent une reprogrammation cellulaire. Pour mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs ont utilisé un modèle de blessure gastrique chez la souris. Dans ces plaies, l’urgence de réparation est vitale, car le tissu gastro-intestinal est une barrière qui protège l’organisme de tout le matériel toxique et pathogénique qui peut se retrouver dans le tube digestif. Et là, surprise: pour pouvoir se multiplier et ainsi réparer la blessure, les cellules de ce tissu ne se contentent pas de détruire certains « meubles » dans leur maison, elles en jettent aussi une partie par la « fenêtre » !

Cette stratégie de nettoyage à la Marie Kondo a reçu le nom de « cathartocytose » (en grec, « nettoyage cellulaire »). Durant ce processus, la cellule forme des vésicules qui encapsulent des organelles (les organes des cellules) et autres composants de la cellule. Puis, la membrane cellulaire forme des trous, des « fenêtres » par lesquelles ces vésicules peuvent sortir de la cellule, la débarrassant de tout ce surplus.

“Après une blessure, les cellules doivent réparer le tissu, mais les cellules matures ont trop de machinerie cellulaire qui les empêche de faire cette réparation. Cette façon de nettoyer la cellule est une méthode rapide de se défaire de cette machinerie, permettant à la cellule de redevenir petite et capable de proliférer et réparer la blessure, explique dans un communiqué Jeffrey W. Brown, co-auteur de l’étude. Nous avons identifié ce processus dans le système digestif, mais nous pensons que cela se passe aussi dans d’autres tissus.”

Un processus qui nettoie l’intérieur des cellules, mais salit l’extérieur

Mais cette méthode de nettoyage rapide n’a pas que des bons côtés. Pour le comprendre, il suffit d’imaginer ce qui arriverait si, en faisant un grand ménage chez soi, on se contentait de jeter les vieux meubles par la fenêtre, sans les apporter à la déchèterie. Rapidement, ils s’entasseraient dans la rue, salissant le quartier et bloquant la circulation. C’est exactement ce qui pourrait arriver autour de ces cellules. Pour soigner une blessure, tous ces déchets cellulaires sont rapidement déposés dans l’espace extracellulaire, ce qui peut causer de l’inflammation.

Paradoxalement, cela pourrait ralentir la réparation de la blessure, augmentant le risque qu’elle devienne chronique. Sans oublier le risque accru de cancer dû à l’accumulation de ces déchets pro-inflammatoires. “C’est un processus risqué, alerte Jason C. Mills, qui a dirigé l’étude. Dans l’estomac, les cellules vivent longtemps, et elles acquièrent des mutations en vieillissant. Si beaucoup de ces cellules vieillissantes qui ont accumulé des mutations se mettent à revenir à un stade plus jeune afin de réparer une blessure — sachant que les blessures par elles-mêmes causent aussi de l’inflammation — il y a un risque accru que ces cellules acquièrent de mutations nuisibles et les perpétuent en se multipliant, causant un risque de cancer.”

Les auteurs de ce travaux pensent aussi que ce processus de cathartocytose pourrait jouer un rôle dans les infections intestinales causées par la bactérie Helicobacter pylori, qui provoque des blessures chroniques (les ulcères) et augmente le risque de cancer. “Si nous arrivons à mieux comprendre ce processus, nous pourrons concevoir des méthodes pour aider les cellules à réparer les blessures, et dans le contexte d’une blessure chronique, éviter que les cellules endommagées entrent dans des cycles chroniques de cathartocytose et contribuent ainsi à la formation de tumeurs”, espère Jeffrey W. Brown.

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