Lutte contre la corruption : une conférence réunit plus de deux cents participants

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Lutte contre la corruption : une conférence réunit plus de deux cents participants
Lutte contre la corruption : une conférence réunit plus de deux cents participants

Africa-Press – Congo Kinshasa. La société civile, en partenariat avec l’Inspection générale des finances (IGF), a organisé, le 9 décembre à Kinshasa, une conférence sur la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo (RDC).

L’activité en marge de la Journée mondiale de lutte contre la corruption a bénéficié de l’appui de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et a connu la participation des jeunes et autres personnes venues de différents horizons de la capitale. Elle a eu pour thème principal « Zéro corruption, 100% développement. La corruption est un fléau que nous devons combattre ».

Au nombre des panélistes, le Pr Florimond Muteba qui a exposé sur « Le Fléau de la corruption dans l’exécution de la dépense publique », le Pr Luzolo Bambi qui s’est penché sur « l’Etat congolais et la lutte contre la corruption : où en sommes-nous ? », et le révérend Erick Nsenga de l’ECC, qui a tablé sur « La contribution des confessions religieuses dans la lutte contre la corruption ». Un autre intervenant attendu, Kabanangi Lumbu, devrait parler de la « Patrouille financière : outil efficace pour la lutte contre la prédation des finances publiques ».

La RDC disposée à lutter contre la corruption

Développant son sujet, le Pr Florimond Muteba a rappelé que la RDC a adhéré à différents cadres internationaux de lutte contre la corruption. Il a également noté la présence, sur le plan national, des lois et des structures- dans le cadre institutionnel-qui visent à lutter contre ce fléau. Mais ce scientifique et membre de la société civile a fait remarquer que la lutte contre la corruption est encore faible dans le pays et le cadre normatif perfectible.

Selon lui, le coût de la corruption est néfaste pour le développement du pays. Il peut être perceptible notamment dans l’incapacité de l’Etat, l’instabilité des institutions, l’inversion des valeurs, les conflits, etc. Il a, par ailleurs, relevé les violations des lois dans l’exécution des finances publiques qui font le lit à la corruption. L’enseignant des universités a notamment cité les marchés de gré à gré comme preuves de la violation des lois visant la lutte contre la corruption.

Citant le procès dit des cent jours, le Pr Florimond Muteba a regretté l’issue réservée à cette affaire devant la justice congolaise. « L’impunité ne peut pas encourager la lutte contre la corruption », a-t-il souligné, regrettant l’irrationalité des dépenses publiques et prévenant que la corruption peut mener à la perte de la souveraineté du pays.

La société civile porte la lutte contre la corruption

Le Pr Luzolo Bambi a, lui, fait savoir que la solution de la lutte contre la corruption repose sur le peuple représenté par la société civile. Il l’a appelé à s’approprier cette lutte en vue d’assurer le développement du pays. Dans son exposé, le troisième intervenant, le révérend Erick Nsenga, a rappelé le fondement biblique de la gouvernance ainsi que le travail que fournissent les confessions religieuses, particulièrement l’ECC et toutes ses tentacules pour lutter contre la corruption. « C’est au lendemain de la démocratisation du pays que l’ECC a lancé ce genre de forum, en vue de réfléchir sur la corruption et comment lutter contre ce fléau », a-t-il fait savoir.

Le pasteur a regretté que le peuple soit victime et complice de la corruption, assurant que l’ECC, comme d’autres confessions religieuses, se déploie dans le travail d’éducation civique.

Ces exposés ainsi que tout ce travail modéré par le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme, Me Jean-Claude Katende, ont conduit à un débat qui a permis à toute l’assistance de se mettre d’accord sur le fait que tout le monde doit s’activer dans la lutte contre la corruption en vue d’assurer le développement du pays. « Les structures créées sont une très bonne chose. Mais il faut qu’elles descendent à la base pour sensibiliser les citoyens. Il est tout autant important que l’on sente dans le comportement de l’homme politique qui crée ces structures et dans l’ensemble de la classe politique congolaise un changement par rapport à la vision du chef de l’Etat de combattre la corruption », a souligné Jean-Claude Katende. Il a poursuivi que ces structures ainsi créées doivent contribuer à diminuer les actes de corruption dans le pays. Il est donc, selon lui, important que la justice puisse agir. Mais, à l’en croire, à voir la manière dont la justice- qui a été qualifiée de corrompue par le chef de l’Etat- agit, on ne pense que la lutte contre la corruption avancera de la manière dont chacun voudrait.

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