Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le représentant du PPA-CI à la cérémonie de remise de kits de parrainage au siège de la CEI (Ph Koaci)
Alors que le processus électoral entre dans une phase décisive en Côte d’Ivoire, une polémique tenace semble désormais levée. À l’issue d’une réunion d’information tenue par la Commission Électorale Indépendante (CEI) avec les partis politiques et les aspirants à la présidentielle, les kits de parrainage ont été officiellement remis aux candidats.
Présent à cette rencontre en qualité de représentant de Laurent Gbagbo, le Secrétaire Exécutif de la Commission Électorale et Application Numérique du PPA-CI, Crizoa Anangaman, a tenu à clarifier la situation. Selon lui, contrairement aux spéculations qui ont alimenté le débat ces derniers jours, l’ancien président est bel et bien éligible pour recevoir le kit de collecte. Toutes les conditions exigées à ce stade ont été remplies, permettant ainsi au candidat du PPA-CI de se lancer dans la phase cruciale de récolte des signatures, au même titre que les autres prétendants à la magistrature suprême.
En effet, hier mercredi 2 juillet 2025, le siège de la Commission électorale indépendante (CEI) a servi de cadre à la cérémonie officielle de distribution des kits de parrainage destinés aux partis politiques. Représenté par M. Krizoa Anangaman, secrétaire exécutif de la commission électorale du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti fondé par Laurent Gbagbo a pris part à cette étape du processus électoral, tout en exprimant certaines réserves.
À l’issue de la rencontre avec le président de la CEI, M. Krizoa Anangaman s’est adressé à la presse pour livrer les grandes lignes de cette étape préparatoire à l’élection présidentielle.
Selon lui, le retrait des kits constitue une avancée significative, dans la mesure où il marque l’entrée concrète du PPA-CI dans la phase de mobilisation des parrainages citoyens, malgré les zones d’ombre qui entourent la procédure.
« Nous considérons cette activité comme importante car elle permet à nos équipes de terrain de commencer à enrôler les citoyens qui souhaitent parrainer notre candidat », a-t-il déclaré.
Cependant, le cadre du PPA-CI a tenu à dénoncer un déficit de concertation autour de l’introduction du format digital dans le dispositif. « Nous avons été surpris de constater l’apparition d’un format digital. Ce n’était pas prévu et nous n’avons pas été associés aux modalités de cette opération », a-t-il regretté, tout en rappelant que le parrainage tel que prévu par la loi se décline en formats physique et électronique. Pour lui, une telle innovation aurait nécessité un travail préparatoire plus inclusif. « Le digital, en soi, ne pose pas problème. Mais il demande un temps d’adaptation, de la formation. On nous a formés le 23 juin et on nous envoie sur le terrain le 1er juillet. Ce n’est pas idéal », a-t-il souligné.
Interrogé sur la pertinence de cette démarche alors que le nom de Laurent Gbagbo ne figure pas sur la liste électorale provisoire, M. Krizoa Anangaman a répondu sans détour: « La CEI a clarifié sa position. Elle a dit qu’elle recevra tous les dossiers, sans se préoccuper du fait que le candidat soit inscrit ou non sur la liste électorale. Elle jouera simplement son rôle de transmission au Conseil constitutionnel. »
Pour le représentant du PPA-CI, cette posture constitue une avancée significative par rapport à la situation précédente. « Nous saluons cette évolution. Pour nous, la CEI joue ici le rôle de la poste. Elle reçoit les dossiers et les transmet à qui de droit », a-t-il insisté.
Quant à la validité d’un parrainage pour un candidat dont la présence sur la liste électorale reste incertaine, le représentant du PPA-CI a préféré renvoyer la balle à l’instance compétente: « Vous n’êtes pas le Conseil constitutionnel. C’est lui qui décidera. Ce sont des magistrats de haut niveau qui vont trancher. Pour l’instant, nous considérons que Laurent Gbagbo est candidat, comme il l’a lui-même affirmé. »
En attendant le verdict de la plus haute juridiction électorale, le PPA-CI se prépare donc à entrer de plain-pied dans la campagne de collecte de parrainages, convaincu que le combat pour la candidature de son leader est loin d’être clos.
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