Vincent Toh Bi, Ancien Préfet D’Abidjan Candidat Présidentiel

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Vincent Toh Bi, Ancien Préfet D'Abidjan Candidat Présidentiel
Vincent Toh Bi, Ancien Préfet D'Abidjan Candidat Présidentiel

Par Alain Aka (à Abidjan)

 

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Candidat indépendant à la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire, Vincent Toh Bi, allié à Tiémoko Assalé, veut croire en ses chances et prône une rupture avec 65 ans de gouvernance des grands partis politiques.

Dans son bureau de campagne d’Abidjan, où Vincent Toh Bi nous reçoit ce 2 juillet, la peinture est encore fraîche et les finitions se terminent à la hâte. Pourtant, l’ancien préfet d’Abidjan, 55 ans, devenu candidat indépendant à la présidentielle d’octobre, affiche la sérénité de celui qui a mûri son projet depuis longtemps. Il devait être à N’Djem, près de Jacqueville, mais a dû annuler: « Avec la réunion qui se tient aujourd’hui à la Commission électorale indépendante (CEI) sur les parrainages, nous avons arrêté un peu. »

Cette fois, Vincent Toh Bi assume pleinement ses ambitions. Lors du scrutin de 2020, jure-t-il, des jeunes avaient déposé un dossier de candidature en son nom, sans son consentement. Un tel projet « se prépare » et il l’a été « pendant toutes ces années », assure ce diplômé de l’École nationale d’administration d’Abidjan, qui a officié durant douze ans en tant que consultant pour des organisations comme l’Institut national démocratique (NDI).

De retour en Côte d’Ivoire en 2014, il est devenu le directeur de cabinet d’Hamed Bakayoko, alors ministre de l’Intérieur, avant d’être nommé préfet d’Abidjan en août 2018. Une fonction qu’il a occupée avec un style atypique et direct, multipliant les sorties médiatiques, notamment pendant la pandémie de Covid-19, puis qu’il a brutalement quittée en raison de tensions persistantes avec sa hiérarchie. Ses dernières missions l’ont mené au Panama avec le Conseil des experts électoraux d’Amérique latine en août 2024, au Venezuela pour observer la présidentielle de juillet 2024, puis à Cuba en octobre 2024.

L’allié Tiémoko Assalé

Cette candidature marque donc son retour en politique – et sa liberté de parole retrouvée. Afin de tenter de proposer une alternative aux poids lourds de la politique ivoirienne, Vincent Toh Bi s’est allié, le 26 juin, à l’ancien journaliste Tiémoko Assalé. « Nous avons travaillé pendant un an et demi », détaille-t-il.

« Pendant les soixante-cinq années d’indépendance, le pays a été gouverné par trois partis politiques: le PDCI [Parti démocratique de Côte d’Ivoire], le FPI [Front populaire ivoirien] et le RHDP [Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix]. Quatre cinquièmes des Ivoiriens n’ont connu qu’eux. » L’ancien préfet mise sur une « abstention naturelle » des populations et en veut pour preuve les 37 % de participation aux dernières élections locales de 2023.

Mais il réclame aussi la réintégration sur les listes électorales des quatre grandes figures de l’opposition – Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé – tous radiés en raison de condamnations judiciaires. « Il n’est pas normal qu’on fasse une élection avec des exclusions, le pays doit s’inscrire dans la démocratie », clame l’ancien préfet, qui plaide pour « un dialogue pour trouver une solution » et éviter « le scénario répétitif d’une crise électorale », avant ou après le vote.

« Alternance générationnelle »

Il a élaboré son projet autour de trois « grands blocs »: le social (accompagnement de la jeunesse, refonte du système éducatif et amélioration de l’accès aux soins), la gouvernance institutionnelle (réorientation des choix économiques) et la gouvernance électorale (stabilisation des élections).

Mais Vincent Toh Bi doit aussi et surtout surmonter l’obstacle des parrainages, un système instauré en 2020 qu’il critique vivement. « Nous estimons que demander aux personnes de dévoiler leur identité dans un parrainage pourrait compromettre le secret du vote », argue-t-il. Ce 2 juillet, la CEI a organisé une réunion d’information avec remise des kits de collecte des signatures. Trente et un représentants de candidats ont reçu le leur. « Nous avons déjà désigné nos coordonnateurs régionaux », assure-t-il.

L’ancien préfet s’appuie sur une équipe de campagne dirigée par le professeur Rémi Séka, ancien directeur de l’Institut de cardiologie d’Abidjan, qui compte des profils internationaux, à l’instar de ceux d’Aïcha Haïdara Ben Becaye, ancienne vice-présidente de Credit Suisse, de Serges Doh, expert en paiement digital, et d’Idriss Radji, entrepreneur basé à Washington. « Ce sont des gens qui n’ont jamais appartenu à des partis politiques », revendique-t-il.

Depuis l’annonce de sa candidature, le 13 mai, Vincent Toh Bi sillonne le « pays profond ». Il a parcouru le Nord, de Madinani à Odienné, puis l’Ouest, de Touba à Duékoué-Carrefour, et veut croire en ses chances et en une « alternance générationnelle ». « Il n’y a jamais eu de transition menée par des personnes qui n’ont pas emprunté la trajectoire traditionnelle. Mais c’est justement cela notre chance. »

Source: JeuneAfrique

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