Africa-Press – Côte d’Ivoire. À Abidjan, les grandes manœuvres ont repris dans les quartiers sensibles à la montée des eaux. Alors que les pluies continuent de s’abattre sur la capitale économique, plusieurs zones urbaines connues pour leur vulnérabilité aux inondations font l’objet d’opérations de curage intensif. Adjamé, Treichville, la Riviera et les abords du Pont de Gaulle vivent ces jours-ci au rythme du nettoyage des caniveaux, un geste devenu vital pour épargner les habitants des inondations récurrentes.
Sous l’impulsion du ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, dirigé par Bouaké Fofana, des équipes techniques ont été mobilisées du 10 au 12 juillet pour dégager les canaux obstrués, souvent chargés de boues, de plastiques et de détritus jetés par les riverains. À Adjamé, les travaux ont notamment ciblé les zones névralgiques autour du monument aux Morts, du rond-point de la Liberté et de la Gare Nord SOTRA. Un curage mené aussi bien de jour que de nuit afin de minimiser l’impact sur le trafic dense de cette commune très fréquentée.
Du côté de Treichville, c’est l’axe stratégique entre le Carrefour Solibra et le Pont de Gaulle qui a été traité, dans un souci de maintenir l’écoulement normal des eaux et d’éviter les remontées d’eau sur la chaussée. Ce tronçon, régulièrement submergé lors des fortes pluies, constitue un point noir dans la circulation urbaine. La situation était devenue critique au fil des années, avec l’accumulation de déchets solides et de résidus de chantiers dans les ouvrages d’assainissement.
À la Riviera 2, une autre réalité frappe les autorités: la pollution urbaine causée par les comportements inciviques des habitants. Lors d’une visite de terrain, les agents ont une fois de plus constaté que les caniveaux servent souvent de dépotoirs improvisés. Sachets plastiques, boîtes métalliques, déchets ménagers… autant de pièges qui bloquent le système de drainage et aggravent les risques d’inondation. Un rappel amer que le béton seul ne suffira pas si les mentalités ne changent pas.
Au-delà des interventions mécaniques, la problématique de l’assainissement urbain soulève des questions profondes sur la cohabitation entre infrastructures modernes et incivisme chronique. Le message des autorités est clair: sans un sursaut citoyen, les efforts resteront vains. La préservation de la ville face aux défis climatiques nécessite non seulement des moyens techniques mais aussi une conscience collective plus aiguë de l’importance de l’environnement urbain.
Ces actions, bien qu’encourageantes, ne doivent pas masquer l’ampleur du travail à accomplir. Abidjan reste vulnérable et chaque saison des pluies rappelle à quel point les infrastructures sont sollicitées, parfois dépassées. Mais pour les riverains d’Adjamé, de Treichville, de la Riviera et des environs du Pont de Gaulle, ces opérations de curage apparaissent comme une bouffée d’espoir. Espoir que la ville ne sera pas, cette année encore, engloutie par les eaux.
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