Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle ère de gouvernance économique avec le lancement officiel de la facturation normalisée électronique (FNE), présentée comme un levier décisif dans la lutte contre la fraude fiscale et l’optimisation des recettes intérieures. La cérémonie solennelle, tenue à Abidjan, a été marquée par un discours fort et visionnaire du Premier ministre Robert Beugré Mambé, qui a souligné la portée stratégique de cette réforme dans l’assainissement et la modernisation de l’économie nationale.
Dans son allocution, le chef du gouvernement a salué l’engagement du Président de la République, Alassane Ouattara, à bâtir une économie moderne, transparente et inclusive.
Il a précisé que la mise en œuvre de la facture normalisée électronique vise à lutter efficacement contre les pertes de recettes fiscales causées par l’économie souterraine, encore largement répandue dans le tissu entrepreneurial ivoirien.
« Cette cérémonie revêt un caractère spécial. Elle marque un tournant décisif dans l’assainissement de notre économie. Par cette réforme, le Président de la République montre sa détermination à construire une économie où règne une saine concurrence entre les entreprises », a déclaré Robert Beugré Mambé.
Le Premier ministre a mis en exergue la nécessité d’instaurer une justice fiscale, insistant sur le fait que l’iniquité, plus que le niveau de l’impôt, nuit à l’économie. Pour lui, c’est la digitalisation de la chaîne fiscale, à travers des outils comme la FNE, qui permettra d’élargir la base fiscale sans augmenter la pression fiscale globale.
« L’iniquité vis-à-vis de l’impôt tue la capacité de mobilisation et affecte les rendements. Grâce à la facture normalisée électronique, nous garantirons un traitement équitable à tous, sans augmenter les taux d’imposition », a-t-il affirmé.
Robert Beugré Mambé a rappelé que la FNE est déjà en vigueur dans plusieurs pays africains et que son adoption permettra à la Côte d’Ivoire de rejoindre ce cercle de nations modernisant leur gestion des finances publiques. Il a félicité les équipes techniques et les partenaires du projet pour leur implication et leur persévérance.
« Ce nouvel outil est une réponse claire aux comportements délictueux. Il renforce notre écosystème fiscal et permet d’assurer un meilleur suivi des transactions économiques », a-t-il ajouté, tout en saluant le rôle central de la Direction Générale des Impôts (DGI) dans la conduite de cette réforme.
Le Premier ministre a lancé un appel solennel aux entreprises privées pour qu’elles s’approprient la réforme. Il a encouragé une collaboration étroite entre l’État et le secteur privé, afin de réussir pleinement l’implémentation du système avant la fin de l’année 2025.
« Je compte sur vous pour le basculement total vers la facture normalisée électronique. Ce n’est pas seulement un outil fiscal, c’est un acte de citoyenneté économique », a-t-il lancé à l’endroit des opérateurs économiques.
Au-delà de la FNE, Robert Beugré Mambé a évoqué des mesures complémentaires pour renforcer l’impact de la réforme. Il a cité, l’usage exclusif de l’identifiant unique pour les entreprises et les personnes physiques, la finalisation d’un système unique de gestion des finances publiques et l’élargissement de la base foncière pour une meilleure contribution du secteur immobilier.
Il a également demandé au ministère des Finances et du Budget de déployer des campagnes de sensibilisation et de formation afin d’assurer l’adhésion des populations et des entreprises à la réforme.
Les discours du ministre des Finances, Adama Coulibaly, et du Directeur général des Impôts, Ouattara Sié Abou, sont venus renforcer le message gouvernemental. Tous deux ont salué l’impact structurel de la FNE et souligné son importance dans la stratégie de mobilisation des ressources internes, notamment dans le cadre du programme économique conclu avec le FMI.
« Le FNE est un outil moderne, convivial, sécurisé et efficace qui contribuera à rehausser durablement notre niveau de recettes fiscales », a affirmé Adama Coulibaly.
Pour sa part, Ouattara Sié Abou a rappelé que la FNE est une innovation “made in Côte d’Ivoire”, fruit de 20 années d’évolution et d’expertise nationale. Il a insisté sur son impact administratif, économique et même écologique, en soulignant la contribution de cette réforme à l’économie verte à travers la suppression de la version papier.
Avec ce lancement, la Côte d’Ivoire franchit un cap majeur dans la digitalisation de son système fiscal. La facturation normalisée électronique est appelée à devenir un pilier fondamental de la modernisation de l’économie ivoirienne. Comme l’a rappelé le Premier ministre, la réussite de cette réforme repose sur une mobilisation collective, administration, entreprises, citoyens pour bâtir une fiscalité plus juste, plus efficace et plus transparente.
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