Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans la région du Moronou, le gouvernement ivoirien intensifie ses efforts pour moderniser l’aquaculture et former une nouvelle génération de pisciculteurs. À travers le Projet d’Amélioration de la Production d’Intrants Piscicoles Performants (Pro-Aquacole), 35 jeunes, dont plusieurs femmes, bénéficient depuis ce 18 août 2025 d’une formation intensive à Bongouanou. Objectif: accroître la production locale et réduire la dépendance aux importations de produits halieutiques.
La Côte d’Ivoire importe aujourd’hui plus de 80 % du poisson consommé sur son territoire, entraînant une sortie de devises estimée à près de 300 milliards de FCFA par an. Pourtant, le pays dispose d’un fort potentiel en ressources aquatiques.
Face à cette contradiction, le ministère des Ressources Animales et Halieutiques a lancé une vaste campagne de renforcement des capacités à travers le Pro-Aquacole. Selon Soaré Kouassi Arsène, coordonnateur du projet, « l’aquaculture est un levier stratégique pour garantir notre souveraineté alimentaire, créer des emplois durables et booster l’économie locale. »
Cette première session de formation, destinée aux jeunes de 18 à 35 ans, alterne théorie et pratique.
La phase théorique consiste en des cours en salle sur les bases de la pisciculture moderne, la gestion durable des ressources et les techniques de production rentables. La phase pratique: démonstrations et exercices sur la station d’alevinage de Bongouanou, récemment réhabilitée. Cette antenne du Centre d’Application et de Spécialisation en Aquaculture (CAS-AQUACOLE) fournira également des alevins de qualité et un accompagnement technique continu.
Les participants sont ainsi préparés à adopter des pratiques innovantes, en rupture avec les méthodes traditionnelles peu efficaces, comme l’usage de sous-produits de riz ou d’alevins de mauvaise qualité.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Dr Kouakou Ernest, Conseiller Technique en Aquaculture et représentant du ministre Sidi Tiémoko Touré, a réaffirmé l’ambition du gouvernement: atteindre l’autosuffisance en protéines d’origine halieutique d’ici 2026.
« Le secteur halieutique est au cœur de la stratégie du gouvernement ivoirien, » a déclaré le Dr Kouakou. Il a toutefois reconnu les défis à surmonter: coût élevé des infrastructures, manque de formation, pénurie d’alevins et d’aliments spécialisés, concurrence des produits importés.
Il a salué le soutien des autorités locales, représentées par la Secrétaire Générale de la Préfecture de Bongouanou, et a encouragé les jeunes à se positionner en véritables entrepreneurs du secteur aquacole.
Avec cette initiative, la Côte d’Ivoire veut construire un écosystème aquacole moderne, rentable et durable. À Bongouanou, le pari est clair: transformer l’aquaculture en un moteur de développement local, tout en renforçant la sécurité alimentaire nationale.
« Vous êtes les pionniers d’un secteur d’avenir », a conclu le Dr Kouakou en s’adressant aux participants. Le succès de cette session pourrait inspirer d’autres régions à suivre la même voie.
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