PPA-CI Dénonce Viol de la Démocratie Après Rejet Gbagbo

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PPA-CI Dénonce Viol de la Démocratie Après Rejet Gbagbo
PPA-CI Dénonce Viol de la Démocratie Après Rejet Gbagbo

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Au lendemain du rejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a tenu une conférence de presse ce mardi 9 septembre à son siège de Cocody, comme sur place constaté.

Face aux journalistes, la porte-parole du parti, Me Habiba Touré, a livré une déclaration dénonçant ce qu’elle qualifie de « violation flagrante des droits fondamentaux » de l’ancien chef d’État.

Rappelant que le Comité des droits de l’homme des Nations unies avait, dès le 20 août, demandé à la Côte d’Ivoire de garantir la pleine participation de Laurent Gbagbo au scrutin, Me Touré a fustigé le refus du Conseil constitutionnel d’appliquer cette injonction internationale.

Pour elle, ce rejet ne relève pas d’un simple différend technique lié à la liste électorale, mais bien d’un refus de l’État de se conformer à ses engagements internationaux. La juriste estime que le Conseil constitutionnel a failli à son devoir en refusant d’appliquer la supériorité des traités sur les lois internes, prévue par l’article 123 de la Constitution ivoirienne.

Dans son intervention, elle a également dénoncé une interprétation biaisée des conditions d’éligibilité. Selon elle, la Constitution est claire: avoir au moins 35 ans, être exclusivement ivoirien, jouir de ses droits civils et politiques, et être né de père ou de mère ivoirien d’origine.

Selon elle, rien n’y impose une inscription préalable sur une liste électorale, encore moins la satisfaction de conditions supplémentaires introduites par un code électoral modifié par ordonnance présidentielle. Pour Me Touré, en ajoutant des contraintes non prévues par la loi fondamentale, le Conseil constitutionnel a franchi la ligne rouge et « violé la Constitution ».

Autre grief soulevé: la question des parrainages. Le Conseil constitutionnel a affirmé que Laurent Gbagbo n’avait pas réuni le nombre requis, avançant le chiffre de 54 977 signatures contre un seuil fixé à plus de 75 000. Une affirmation jugée infondée par le PPA-CI, qui accuse l’institution de travestir les textes pour écarter volontairement son candidat.

En filigrane, la conférence de presse a aussi pris une tournure politique plus globale. Habiba Touré a relevé que seuls deux partis, le PPA-CI et le PDCI-RDA, avaient contesté le projet de quatrième mandat du président sortant Alassane Ouattara. Ironie du sort, ce sont justement leurs deux candidats qui viennent d’être recalés. « Le peuple voit et le peuple saura tirer les leçons », a-t-elle lancé, avertissant que l’histoire jugera ces décisions.

Son camarade Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, prenant la parole à son tour, a insisté sur la suite à donner à cette situation. Pour lui, la réponse est claire: la lutte politique se poursuivra jusqu’à ce que la Côte d’Ivoire respecte les droits de ses citoyens et garantisse des élections libres. S’il n’a pas dévoilé la stratégie précise que le parti entend adopter, il a néanmoins promis que le combat contre le quatrième mandat et pour la candidature de Laurent Gbagbo continuerait sans relâche.

Ainsi, à moins de deux mois du scrutin, le PPA-CI durcit son ton et place la question du respect des droits politiques au cœur du débat.

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