Africa-Press – Côte d’Ivoire. La deuxième réunion du Groupe de travail technique chargé de la validation de l’avant-projet de protocole pour la création du Parlement de l’Union du Fleuve Mano s’est achevée ce jeudi 25 septembre 2025 à Abidjan. L’événement, qui s’est tenu dans la salle de la rotonde de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a marqué une avancée décisive dans le processus d’intégration parlementaire sous-régionale.
Fait majeur: les participants venus du Liberia, de la Sierra Leone, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire ont validé l’avant-projet de protocole portant création du Parlement de l’Union du Fleuve Mano, concrétisant ainsi une volonté politique exprimée de longue date par les chefs d’État de la région.
Lors de la cérémonie de clôture, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo, a salué le travail accompli par les délégués et a lancé un appel fort à l’action collective et à l’unité.
« Ce que vous avez réalisé ici est fondamental: vous posez les fondations d’une intégration parlementaire concrète, traduisant la vision de nos chefs d’État », a-t-il déclaré, en référence à l’initiative lancée à Monrovia par les présidents des parlements des quatre pays.
Adama Bictogo a tenu à préciser que cette nouvelle Union parlementaire ne se veut pas concurrente de la CEDEAO, mais bien un levier de renforcement de l’intégration ouest-africaine.
« La CEDEAO, c’est le grand ensemble. Mais ce grand ensemble peut se nourrir de la dynamique des plus petits groupes. Notre Union du Fleuve Mano est une force motrice potentielle au sein de la CEDEAO », a-t-il affirmé avec conviction.
Le président Bictogo a également mis en avant le potentiel stratégique de cette coopération sous-régionale.
« Les études géophysiques révèlent que nos quatre pays représentent ensemble près de 30 % des ressources minières de l’Afrique. Cela nous confère un poids économique et géopolitique à transformer en moteur de développement », a-t-il soutenu.
Il a appelé à une intégration réelle et pratique, à travers les infrastructures, le commerce, l’éducation, la libre circulation des biens et des personnes, et l’établissement des entreprises à travers les frontières.
« L’intégration ne doit pas seulement être politique ou institutionnelle. Elle doit vivre dans les échanges humains, économiques, éducatifs. Que des Ivoiriens s’installent au Liberia, que des Guinéens puissent entreprendre en Côte d’Ivoire, sans entrave. Voilà le vrai visage de notre Union », a-t-il insisté.
Enfin, Adama Bictogo a réaffirmé sa foi dans les capacités des parlements à accompagner les chefs d’État dans la réalisation de cette vision: « Avançons sans douter. La force réside dans notre capacité à croire en cette Union, en nos ressources humaines et en notre histoire partagée.
Cette réunion de haut niveau s’inscrit dans une dynamique enclenchée depuis plusieurs mois. En mars 2025, le président du Parlement du Liberia, Richard Naguikoum, avait effectué une visite officielle en Côte d’Ivoire, posant les bases d’une collaboration interparlementaire. Des rencontres ultérieures à Conakry et à Monrovia ont confirmé la volonté politique des quatre parlements.
La réunion d’Abidjan a été ouverte le mercredi 24 septembre par Famoussa Coulibaly, président de la Commission des relations extérieures de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Il a rappelé que l’initiative remonte à 1973, avec une volonté constante de mutualisation des efforts dans cet espace géographique et culturellement lié.
« Aujourd’hui, nous franchissons une étape décisive: la construction d’une Union parlementaire pour accompagner et renforcer la dynamique d’intégration régionale », a déclaré M. Coulibaly.
Les travaux ont été salués pour leur rigueur et leur ambition, notamment grâce à l’implication d’acteurs clés comme Me Ben Méité, expert juridique, et Mme Diaby Muminatou, directrice de la coopération et des relations interparlementaires.
Le document validé sera soumis à l’appréciation des présidents d’Assemblée, avant d’être transmis aux chefs d’État pour validation finale lors du prochain sommet de l’Union du Fleuve Mano.
Une nouvelle page s’ouvre donc pour les peuples du Liberia, de la Guinée, de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire, unis dans une ambition commune: faire du Fleuve Mano un symbole d’intégration politique et de coopération durable en Afrique de l’Ouest.
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