Africa-Press – Côte d’Ivoire. Réunis lors d’une conférence de presse organisée à Treichville, les membres de la Coalition pour la Sauvegarde de l’Africa Sports ont lancé un appel vibrant à la mobilisation générale autour du club vert et rouge. Face à une crise jugée « sans précédent », ils appellent à un sursaut collectif et historique pour sauver l’un des plus grands symboles du football ivoirien.
Dès son intervention, le président d’Africa Futur, initiateur de la rencontre, a planté le décor: « L’Africa Sports d’Abidjan, club mythique des Sery Mogador, Pascal Miézan, Kalet Bially ou encore Niankoury Joseph, est aujourd’hui à l’agonie. Non pas faute de talents, mais à cause d’une crise chronique de gouvernance. »
Après une minute de silence en hommage aux figures emblématiques du club disparues, l’orateur a rappelé les dérives qui minent la formation bicéphale d’Abidjan: opacité dans la gestion, divisions internes, effritement du moral des supporters et effondrement sportif.
Selon lui, « quatre années de gestion sans cap, sans transparence et sans résultats ont conduit le club au bord du gouffre ».
Dans son diagnostic, la Coalition pointe directement la responsabilité du président en exercice, Kuyo Téa Narcisse, accusé de verrouiller le système électoral, d’écarter les voix dissidentes et d’entretenir la confusion autour de sa succession.
Le communiqué souligne en outre que le mandat du président arrive à échéance légale le 27 octobre 2025, date à laquelle il atteindra la limite d’âge de 70 ans fixée par le règlement intérieur du club.
« À compter du 27 octobre, l’Africa Sports se retrouvera sans président légalement en exercice », indique le texte.
Cette situation crée un vide institutionnel qui, selon la Coalition, met en péril la survie sportive, administrative et morale du club.
Face à cette crise, plusieurs acteurs issus de différentes générations se sont unis au sein d’une coalition inédite rassemblant, l’association Africa Futur, l’association Africa Nouveau et des anciens dirigeants, joueurs, amazones, sections locales et associations de supporters.
Ce front commun entend replacer le club dans son essence populaire et démocratique, en s’appuyant sur trois objectifs majeurs, restaurer la légitimité et la transparence de la gouvernance, réunifier la grande famille Oyé, aujourd’hui fragmentée et préparer un processus électoral ouvert et inclusif, garant d’une direction crédible et stable.
Au cœur de la conférence, la Déclaration commune de la Coalition “Il faut sauver l’Africa Sports” a été lue et adoptée.
Ce texte fort, présenté comme un manifeste pour la survie du club, dénonce « l’opacité, la division et l’exclusion » qui ont marqué les dernières années de gestion.
Il engage la Coalition à agir « dans un esprit de concertation, de rassemblement et de responsabilité historique ».
Les signataires y décident notamment de mettre en place un Comité de Sauvetage Provisoire, chargé d’assurer la gestion courante et de restaurer la confiance entre tous les acteurs, préparer, dans les plus brefs délais, une Assemblée Générale Extraordinaire ouverte à toutes les composantes du club associer étroitement la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) afin de garantir un accompagnement institutionnel et une sortie de crise durable.
« L’Africa Sports d’Abidjan appartient à toute la famille Oyé et non à un clan », affirme la déclaration, qui conclut par un appel vibrant: « L’heure n’est plus aux calculs, mais au sursaut. Ensemble, il faut sauver l’Africa Sports. »
Au-delà des griefs, les membres de la Coalition affirment que leur démarche n’est pas un combat d’hommes, mais un combat d’idées et de valeurs.
Elle vise à redonner à l’Africa Sports son rayonnement d’antan, son âme populaire et sa fierté nationale, en mobilisant les anciens joueurs, les supporters et les partenaires autour d’un projet de renaissance.
« L’Africa Sports n’appartient à personne, mais à tous. C’est un héritage commun que nous devons sauver avant qu’il ne soit trop tard », a conclu le président d’Africa Futur, sous les applaudissements de l’assistance.
La création du Comité de Sauvetage Provisoire et la tenue annoncée d’une Assemblée Générale Extraordinaire marquent le début d’une nouvelle ère.
Reste désormais à savoir si la Fédération Ivoirienne de Football et les autres parties prenantes répondront à cet appel pour accompagner la reconstruction d’un géant endormi du football ivoirien.
Notons par ailleurs que, Babou Éric, Koné Cheick Oumar et Deigna Jean Michel ont pris également part à cette rencontre avec la presse.
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