
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le ministre du Logement, de la Construction et de l’Urbanisme, Bruno Nagbané Koné, a expliqué que le l’effondrement des immeubles et/ou bâtiments constaté en Côte d’Ivoire depuis quelques années est le fait de la négligence et du non-respect des procédures de construction de la part les propriétaires.
Il s’exprimait lors du « Press-club » organisé mardi 19 juillet 2022 par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) à la Maison de l’entreprise, à Abidjan Plateau, sur le thème « Construction, logements et urbanisme : quels impacts des nouvelles réformes dans l’amélioration du cadre de vie ? ».
Le ministre a soutenu que pour avoir un permis de construire d’un bâtiment de plus de deux niveaux (pour en garantir la qualité et la sécurité) en zone urbaine, il faut faire appel à des professionnels en fonction du style et de l’envergure de la construction et avoir validé tout un processus. A savoir, avoir absolument l’approbation d’un architecte, la validation d’un bureau d’étude du sol (pour un contrôle de conformité), d’un ingénieur, le contrôleur administratif sur le terrain…
« Malheureusement, nous rencontrons des cas d’incivisme et de désordre de personnes qui trouvent tout cela cher, alors que tous ces frais réunis ne représentent que 5 à 7% du devis de la construction finale. Le non-respect entraine des effondrements et la perte de tout un investissement, de tout une vie d’économie, sans oublier la vie des locataires. Une démolition n’est pas une partie de plaisir », a-t-il noté.
Bruno Koné a rappelé qu’en terme d’effondrement, il y en a eu trois jusqu’à la mi-2022, deux en 2021 et 11 en 2020, tandis qu’en terme de démolitions, il y en a eu 42 en 2022, contre 51 en 2021 et deux en 2020.
Au niveau de l’avancement du programme des logements sociaux, le ministre de la Construction a informé qu’avec une base de 60.000 logements prévus en 2011, le gouvernement a fait une relance à 150.000 pour 3.000 hectares réservés, compte tenu de la très forte demande. « Mais, seulement 27.000 logements ont pu être effectivement implantés à ce jour. En réalité, cela est dû à la faible capacité financière et technique des opérateurs immobiliers, au faible niveau de coordination des programmes immobiliers, et à l’absence de garantie bancaire pour les familles aux revenus modestes, surtout celles du secteur informel », a-t-il expliqué.
Pour atteindre cette relance, il préconise une industrialisation des logements avec des partenaires internationaux et de certains nationaux, et la diversification des capacités d’achat, à savoir, la location-vente et la location simple. « Cette cible du secteur informel représente 80% des preneurs. Cela permettra aussi de lutter contre la floraison des quartiers précaires », a-t-il ajouté.
Le ministre a informé de tout un paquet d’activités en cours tels que l’adressage effective des voies et quartiers, l’élaboration des plans directeurs de chefs-lieux de régions et de départements, la rénovation de quartiers anciens du District autonome d’Abidjan, la délimitation des territoires du Grand Abidjan, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, etc.
Bruno Koné a invité les propriétaires à s’acquérir de leur Arrêté de construction définitive (ACD) quels que soient les documents en leur possession pour un terrain acquis et autres soucis rencontrés. « Beaucoup de problèmes viennent de la confusion de nos missions et de la mauvaise utilisation des textes. Que les populations se rapprochent de nos services pour dénoncer ou alerter; nous allons sévir quand il le faut et dans les plus brefs délais, car notre mission est d’assurer une gestion saine du cadre de vie, et de permettre à tout un chacun d’avoir un habitat décent et abordable à toutes les catégories sociales en toute transparence, en collaboration avec d’autres ministères impliqués. Aussi, nous avons notre site web, nos boîtes à suggestions même dans nos antennes, un numéro vert (1378), etc. », a-t-il conclu.
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