Africa-Press – Côte d’Ivoire. Des quartiers précaires dans la ville d’Abidjan, il en existe plusieurs. Si l’on a connu des quartiers « défavorisés » comme Cocody Gobelet, Abobo Clouetcha, Mossikro, « Nouveau quartier » situé à Yopougon sur la route du kilomètre 17, non loin du cimetière municipal de la plus grande commune, attire l’attention.
Des maisons de fortunes, la plupart des baraques, ont poussé dans ce quartier situé dans un véritable creux d’une profondeur inquiétante.
La quasi-totalité des personnes qui vivent sur ce site à risque s’est installée de façon anarchique. Des personnes aux revenus en dessous de la moyenne se sont installées pour donner un toit à leurs familles.
Sauf que dans cette zone, c’est un véritable risque que ces familles prennent pour y vivre. Ce site est non seulement situé sous des lignes de haute tension, dans un gros ravin, mais aussi à côté d’un bras de la lagune Ebrié.
Interrogé, chaque membre des différentes familles avance l’argument de la cherté des logements au Pays, mais plus des moyens qui leur font défaut pour vivre dans une « vraie maison ».
Obligées de prendre le risque de tutoyer la mort au quotidien, les habitants de cette zone à risque affirment que c’est le moindre mal.
« Vous voulez qu’on parte où. On n’a pas les moyens de vivre à Cocody ni dans des maisons aussi chères de Yopougon. Dans les baraques que nous construisons ou louons, nous ne le faisons pas parce qu’on aime la mort, mais nous n’avons pas le choix », lâche Bertin Koffi l’un des pères de famille de ce quartier de fortune, installé depuis plus de quatre (04) ans sur ce site.
Si d’autres familles ont refusé officiellement de donner leurs différentes expériences dans ces lieux « défavorisés », elles ont confié à KOACI sous couvert de l’anonymat que la question fondamentale est celle du manque de moyens et de la cherté des logements à Abidjan.
Le contraste dans l’histoire, c’est que ces familles, qui évoquent des problèmes de moyens financiers, sont-elles qui, au constat, ont plusieurs progénitures.
« Nouveau quartier du km 17 », cette zone située sous les hautes tensions et dans un gros ravin, mérite qu’un regard y soit jeté, avant qu’un drame ne s’y produise.
Malgré les différentes sensibilisations des autorités, ces populations campent toujours sur les lieux.
En février dernier, les fortes pluies qui s’étaient abattues sur Abidjan et dans plusieurs villes du Pays avaient entraîné le décès de deux (02) enfants dans ce quartier du kilomètre 17. Ces enfants ont été emportés par les eaux de ruissellement. Leurs corps furent retrouvés quelques heures après sans vie.
Jean Chrésus, Abidjan
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