Africa-Press – Côte d’Ivoire. Face à la recrudescence de la contrebande de fèves, qui crée un important manque à gagner pour le pays, les ministres de la Défense et de l’Intérieur reprennent en main le dispositif sécuritaire. Explications.
Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café cacao (CCC), est parvenu à convaincre les ministres Téné Birahima Ouattara (Défense) et Diomandé Vagondo (Intérieur et Sécurité) de renforcer le dispositif sécuritaire aux frontières ouest, est et nord, afin de lutter contre la contrebande de cacao. Le patron de l’or brun ivoirien, dont le pays est le premier producteur mondial, ne parvient plus à capter une grande partie des récoltes des régions de l’Ouest.
100 000 tonnes évaporées
Depuis le début de la campagne de commercialisation de la récolte 2023-2024 en octobre dernier, la Côte d’Ivoire est confrontée à un trafic de fèves vers la Guinée et le Liberia, et même, à l’est, vers le Togo. Plus de 100 000 tonnes ont franchi les frontières illégalement, créant un manque à gagner pour le gouvernement, dont les caisses sont à l’étiage en cette fin d’année. Sur les deux dernières campagnes, les pertes de recettes pour l’État sont évaluées à plus de 250 milliards de francs CFA.
Les trafiquants usent de complicité afin d’emprunter des pistes secondaires. Ils auraient également en leur possession beaucoup d’argent en espèces leur permettant de franchir les différents checkpoint. Téné Birahima Ouattara a donc demandé au général Alexandre Apalo Touré, le commandant supérieur de la gendarmerie, de reprendre en main l’ensemble du dispositif sécuritaire.
Nouveau commandant
Selon nos informations, tous les éléments de la brigade mixte de lutte contre la contrebande des produits agricoles ont été relevés de leur fonction et affectés à de nouvelles unités. Un nouveau commandant a été nommé à la tête de cette brigade et d’autres hommes ont été déployés sur le terrain.
Tous les services impliqués dans la sécurisation des frontières ont été mis à contribution. Il n’est pas exclu que les drones utilisés dans la lutte antiterroriste servent également pour quadriller les frontières du pays.
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