Africa-Press – Côte d’Ivoire. Hussein Taan, le gérant de la chaîne Des gâteaux et du pain, a été remis en liberté provisoire fin 2023. Il est suspecté d’être mêlé à un vaste réseau de trafic de drogue, dont la mise au jour avait fait grand bruit.
Selon nos informations, la justice ivoirienne a remis en liberté provisoire, peu avant la fin de 2023, l’homme d’affaires Hussein Taan. Le gérant de la chaîne de restauration abidjanaise Des gâteaux et du pain, fondée par son père, avait été arrêté depuis plus d’un an au cours de l’enquête sur les ramifications d’un trafic de cocaïne entre la Côte d’Ivoire, l’Europe et l’Amérique du Sud. En avril 2022, une saisie record de deux tonnes de cocaïne avait été effectuée à Abidjan et San Pedro.
La libération d’Hussein Taan a été soumise à plusieurs conditions. Non seulement ses proches ont dû s’acquitter d’une caution très élevée, mais il est aussi soumis à une interdiction de quitter le territoire ivoirien. Toujours selon nos informations, le procès est en effet prévu dans les prochaines semaines.
Intense lobbying
Hussein Taan est donc le quatrième homme d’affaires libéré, après le Français Dominique Amata et les Ivoiro-Libanais Richard Ghorayeb et Abbas Hamka en mai dernier, dans le cadre de cette retentissante affaire suivie au plus haut sommet de l’État. Il est resté plus longtemps incarcéré en raison de ses interactions présumées avec certains cerveaux du trafic, notamment les Italiens Maurizio Coco et Bartolo Bruzzaniti. Ce dernier a été arrêté au Liban en juillet dernier, lors d’une opération conjointe avec la police calabraise.
Le père de Hussein Taan a mené un intense lobbying auprès des cercles judiciaires et politiques proches du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti présidentiel. Son fils disposant également de la nationalité française, il a aussi approché l’ambassadeur Jean-Christophe Belliard, lequel lui a conseillé de laisser travailler la justice.
La DEA américaine à Abidjan
En attendant la tenue du procès, les autorités sécuritaires américaines continuent de réclamer l’extradition de certains suspects actuellement en détention préventive en Côte d’Ivoire. Elles les suspectent d’être impliqués dans des affaires similaires aux États-Unis.
La Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence fédérale antidrogue, a récemment séjourné à plusieurs reprises dans le pays afin de faire le point avec Abidjan. Enfin, ce dossier suscite aussi l’intérêt du Maroc, après de récentes saisies dans le royaume qui devient un lieu de transit vers l’Europe.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press
