Riz : la demande d’importation en baisse en Afrique de l’Ouest

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Riz : la demande d'importation en baisse en Afrique de l'Ouest
Riz : la demande d'importation en baisse en Afrique de l'Ouest

Espoir Olodo

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le marché global du riz reste très étroit avec une proportion très faible de la production qui est commercialisée. Dans l’industrie, les zones névralgiques pour le commerce sont notamment l’Asie du Sud-Est et l’Afrique de l’Ouest.

Sur le papier, toutes les conditions semblent réunies pour un commerce mondial record de riz en 2024/2025 et pourtant, les carnets de commandes ne sont pas pleins. Dans la région ouest-africaine, l’un des moteurs de la demande globale, l’heure est au ralentissement, selon la firme d’analyse Platts, en dépit de la baisse des prix sur le marché.

Selon la société américaine, la tonne de riz étuvé à 5 % à destination de Cotonou valait environ 509 $ (tarif comprenant le prix de la céréale et le coût du fret-CFR), le 22 janvier dernier. Il s’agit d’un nouveau recul de ce tarif qui était déjà tombé à 535 $ la tonne, le 25 octobre dernier, ce qui était le niveau le plus bas depuis 11 mois.

Globalement, d’après une source de terrain contactée par Platts, le faible engouement observé est principalement attribué à la forte volatilité des prix enregistrée en Asie. En effet, les tarifs FOB proposés dans la région ont considérablement chuté depuis quelques mois avec la levée des restrictions en Inde, premier exportateur mondial, et son retour sur le marché.

Le 20 janvier, le prix de la tonne de riz indien brisé à 5 % est ainsi tombé à 414 $, son plus bas depuis 2 ans après avoir atteint 434 $ le 8 janvier dernier. Du côté du Vietnam, le tarif de la tonne a aussi chuté à 472 $ le 31 décembre, avant de descendre à 429 $ le 7 janvier puis à 409 $ le 20 janvier.

Cette fluctuation des prix incite à l’attentisme les importateurs qui parient sur de futures baisses et attendent une stabilisation des prix des origines asiatiques avant de procéder à des achats supplémentaires.

Sur un autre plan, certains indiquent que le marché ouest-africain est confronté à une surabondance, avec une congestion des ports due aux cargaisons commandées lorsque les prix indiens étaient au plus bas, ce qui crée des défis logistiques. A cela s’ajoute, la dépréciation du franc CFA, par rapport au dollar, qui a entraîné une augmentation des coûts d’importation alors que localement, les prix varient très peu sur les marchés intérieurs.

« Les prix [de vente au détail du riz étuvé à 5 %, ndlr] du sac de 50 kg ont été de 21 000 FCFA durant le mois de décembre. Cela n’a pas encore changé. Mais le pouvoir d’achat a diminué considérablement », a indiqué à Platts, un importateur basé à Cotonou, la capitale économique du Bénin.

Vers un retournement du marché d’ici mars?

Alors que la tendance est actuellement à la morosité, certains estiment que le marché pourrait connaître un regain d’activité d’ici la fin du premier trimestre avec les célébrations de Pâques et du Ramadan. Traditionnellement au cours des périodes festives, la demande est plus forte, ce qui incite les importateurs à acquérir la céréale sur le marché international et à la redistribuer aux autres acteurs de la chaîne de commercialisation.

Si cette tendance se confirme, le marché mondial du riz reprendrait quelques couleurs, malgré des prévisions de recul du commerce pour 2024/2025. En Asie du Sud-Est, les importations de riz devraient reculer globalement de 3,8 millions de tonnes d’une année sur l’autre, principalement en raison d’une baisse anticipée des achats par l’Indonésie.

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