L’ivoirien PFO Africa, champion du BTP, face au défi de la diversification

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L’ivoirien PFO Africa, champion du BTP, face au défi de la diversification
L’ivoirien PFO Africa, champion du BTP, face au défi de la diversification

Baudelaire Mieu

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Après avoir étendu ses activités à l’eau, aux déchets et à l’environnement, le champion ivoirien du BTP se lance dans l’énergie solaire.

Il ajoute une nouvelle corde à son arc. Fondé par l’architecte ivoirien Pierre Fakhoury et dirigé par son fils Clyde, le groupe PFO Africa, l’un des leaders du BTP en Côte d’Ivoire, se lance dans l’énergie solaire.

Il vient en effet de commencer la construction d’une centrale de 52 mégawatts (MW), près de Ferkessédougou dans l’extrême nord du pays. Représentant un investissement de 41 milliards de F CFA (environ 62 millions d’euros), le projet, baptisé Ferké Solar, est financé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), arrangeur principal sur ce dossier, et par le fonds d’investissement Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF).

Comme PFO Africa est nouveau dans le domaine de l’énergie, il s’est associé avec Vinci Énergies, filiale du groupe français spécialisée dans le secteur, et le groupe de conseil et d’ingénierie Artelia pour mener à bien le projet, dont la mise en service est prévue pour début 2026.

Objectif 300 MW

« Tout en étant solidement implantés sur le marché de la construction, notre ambition est de nous positionner comme un acteur majeur des secteurs énergétique et écologique », a déclaré Clyde Fakhoury, qui vise le déploiement de 300 MW en Afrique de l’Ouest – via un mix entre énergies renouvelables et thermiques –, afin de répondre à la demande croissante dans les pays de la zone.

Acteur incontournable du BTP en Côte d’Ivoire, PFO Africa est aussi actif au Gabon, au Sénégal, au Burkina Faso, ainsi qu’au Togo et revendique un chiffre d’affaires annuel de 500 millions d’euros.

Cette incursion dans l’énergie solaire, facilitée par les exonérations fiscales et douanières accordées aux équipements liés au renouvelable, depuis fin 2024, illustre la volonté de longue date du groupe ivoirien de diversifier ses activités afin de réduire sa dépendance au BTP et aux commandes publiques.

Permis minier

En parallèle de son cœur de métier de la construction, PFO Africa a parié, à partir de 2019, sur la gestion d’actifs immobiliers (via sa filiale PFO Immobilier) et la maintenance des bâtiments (via sa filiale Ivoire Facility Management, IFM). L’année suivante, il fait son entrée dans le secteur de l’eau, via un partenariat avec Veolia et la création de la Société ivoirienne des eaux et de l’environnement (SIEE), qui exploite des usines d’eau potable au nord d’Abidjan, à Bouaké et à San Pedro.

L’effort de diversification porte également sur le traitement des eaux usagées, la valorisation des déchets et le recyclage, PFO ayant mené, à nouveau en partenariat avec Veolia, la réhabilitation de la décharge d’Akouédo, à Abidjan. Sans oublier que le groupe a aussi un pied dans l’hôtellerie et la restauration, et dispose, via sa filiale Yam’s mining, de cinq permis miniers d’exploitation d’or, qui n’ont pas encore été mis en œuvre.

Malgré ses efforts, illustrés par son engagement dans des négociations sur douze nouveaux projets, tous secteurs confondus, le BTP demeure le moteur de l’activité du groupe, et continue d’assurer la très grande majorité de son chiffre d’affaires. Parmi ses réalisations récentes, on compte le Parc des expositions d’Abidjan et le tunnel d’Abobo, tandis qu’il poursuit la construction de la Tour F dans la capitale ivoirienne, plusieurs chantiers au Burkina Faso et le projet du tronçon de l’autoroute Dakar-Tivaouane, au Sénégal. Preuve que la diversification est une bataille de longue haleine.

Source: JeuneAfrique

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