
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Réunis en Assemblée générale extraordinaire (AGE), le Syndicat national des Ex-Déflatés et Contractuels (SYNADES-CI) et les syndicats associés au sein de la faîtière USYFCS-CI ont adopté une série de résolutions fortes pour faire entendre leurs revendications face à une situation sociale qu’ils jugent de plus en plus intenable.
L’ordre du jour de cette rencontre conjointe portait essentiellement sur les salaires impayés, la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), la prime de transport, et divers autres sujets liés aux conditions de vie et de travail des agents contractuels du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHP-CMU).
Malgré le décret n°2022-986 du 21 décembre 2022 qui revalorise le SMIG de 60.000 à 75.000 FCFA, les syndicats dénoncent une stagnation des salaires et l’absence d’application de cette mesure dans les faits. Pire encore, certains agents sont victimes de menaces de renvoi sous prétexte d’insuffisance budgétaire.
À cela s’ajoute l’inapplication de l’arrêté n°0050/MEPS/CAB du 19 mai 2023 portant sur la revalorisation des salaires catégoriels conventionnels, ainsi que le non-respect de l’arrêté n°2020-012/MEPS/CAB relatif à l’augmentation de la prime de transport, avec effet rétroactif au 1er août 2019.
Malgré les démarches engagées, dont la suspension d’un mot d’ordre de grève en mai 2024 dans un esprit d’ouverture au dialogue, les syndicats déplorent le mutisme persistant de l’administration.
Une demande d’audience adressée au MSHP-CMU est restée sans suite, et les discussions autour du protocole d’accord n’ont abouti à aucun résultat tangible.
La situation est critique: certains agents accusent entre 2 et 12 mois de salaires impayés, ce qui entraîne des conséquences dramatiques. Cas de décès dans les rangs, déscolarisation des enfants, précarité extrême, et poussée vers l’immigration clandestine sont autant de réalités auxquelles font face ces travailleurs essentiels du système sanitaire ivoirien.
Face à cette impasse, l’Assemblée générale extraordinaire a adopté plusieurs résolutions, dont le dépôt immédiat d’un préavis de grève, l’organisation d’un point de presse pour alerter l’opinion publique sur la situation, l’exigence du paiement total et sans délai des arriérés de salaires et une tournée nationale de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire.
Enfin, le SYNADES-CI et ses partenaires syndicaux lancent un plaidoyer urgent à l’endroit du Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, afin qu’il intervienne personnellement pour mettre fin à cette précarité croissante. Ils invoquent son sens de l’humanisme et son engagement en faveur d’une Côte d’Ivoire prospère et émergente.
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