Au Louvre, les pharaons noirs de Nubie réveillent l’Antiquité africaine

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Au Louvre, les pharaons noirs de Nubie réveillent l’Antiquité africaine
Au Louvre, les pharaons noirs de Nubie réveillent l’Antiquité africaine

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les pyramides et les pharaons font généralement penser à l’Égypte. Pourtant, des pharaons ont également régné sur le Soudan voisin. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrage des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, le musée du Louvre consacre ainsi une exposition au royaume de Koush. Du 28 avril au 25 juillet, les visiteurs peuvent découvrir l’épopée de la 25e dynastie pharaonique qui a dominé, entre 720 av. J.-C. et 655 av. J.-C., un vaste territoire allant du delta du Nil au confluent du Nil blanc et du Nil bleu, au niveau de l’actuelle capitale soudanaise, Khartoum.

Des pharaons mentionnés dans la Bible

« Nous avons tendance à dire aujourd’hui que c’est un royaume dont on ne parle pas, que ce sont des pharaons oubliés. J’essaie au contraire de montrer que les Koushites ont toujours intéressé », résume Vincent Rondot, commissaire de l’exposition et directeur du département des Antiquités égyptiennes du Louvre.

Ce royaume est d’ailleurs mentionné dans la Bible. « Koush est le petit-fils de Noé », souligne Faïza Drici. La vice-commissaire de l’exposition reconnaît « une focalisation sur les pyramides du Caire liée au tourisme, au cinéma et à tout ce qui découle de l’ouverture de l’Égypte sur l’étranger ». Autrice d’une thèse sur le royaume de Koush, cette archéologue note toutefois un regain d’intérêt pour les pharaons qui ont occupé la Nubie – région située entre Khartoum et le sud de l’Égypte. Cette remise en lumière date des années 1960. L’Unesco avait alors lancé une campagne de sauvetage du patrimoine nubien, menacé d’être inondé par le lac créé lors de la construction du barrage d’Assouan.

Un film d’animation consacré à cette dynastie

À la suite de cette opération est née la section française de la direction des antiquités du Soudan, placée sous la cotutelle du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et du Centre national de recherche scientifique (CNRS). Cette collaboration a notamment facilité le prêt par le Musée national du Soudan de certaines pièces présentées dans le cadre de cette exposition intitulée « Pharaon des deux terres ». Parmi elles, un pied de lit funéraire en bronze reposant sur une oie, découvert dans la tombe d’une reine. Ou encore trois vases en faïence trouvés dans une autre sépulture.

Les sept statues exhumées en 2003 dans la ville égyptienne de Doukki Gel, qui représentent les deux derniers rois de la 25e dynastie ainsi que leurs successeurs, n’ont, elles, pas pu être transportées, car trop fragiles. Six copies sont cependant exposées au Louvre, à la fin du parcours consacré au royaume de Koush. Juste avant la projection d’un extrait du film d’animation Le pharaon, le sauvage et la princesse réalisé par Michel Ocelot et qui sortira en salle le 22 octobre prochain. Preuve que, 2 700 ans plus tard, les « pharaons noirs » du Soudan continuent à fasciner.

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