Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’enseignant-chercheur, Jean-Baptiste Séka auteur de « L’économie de traite en Côte d’Ivoire : L’été du pillage, 1843-1930 » , a procédé le mercredi 10 mai 2023 à la dédicace de cette œuvre.
La cérémonie de dédicace a eu lieu à l’amphithéâtre Tidou de l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa en présence des autorités de l’institution académique, des étudiants et partenaires.
Édité par les éditions du CERAP, ce livre de 261 pages qui comprend 4 parties réparties en 08 chapitres, est selon l’auteur inspiré lors des recherches de l’enseignant sur l’économie de la Côte d’Ivoire avant les indépendances et d’un autre sur les problèmes de développement de l’Afrique contemporaine, entre autres.
Selon lui, l’économie de traite que la Côte d’Ivoire a héritée après la traite négrière, comme système d’exploitation demeure aujourd’hui encore le principal système de maillage de l’économie ivoirienne qui consistait à assembler et à drainer les produits vers des comptoirs pour être exportés bruts, et qui constitue le fondement de l’économie actuelle du pays.
« J’ai découvert qu’il y a un système d’exploitation économique qui perdure encore et qui est peu connu. C’est le système de l’économie de traite ou encore le commerce de traite » , a-t-il dit.
Il a fait savoir que l’ouvrage analyse la mise en place et les traits spécifiques de ce système d’exploitation dominant et persistant qui a précédé l’adoption de la pseudo-économique de plantation en Côte d’Ivoire.
« Le livre fait la genèse et l’évolution de ce système d’exploitation économique. Il s’intéresse particulièrement à la première phase de ce système d’exploitation économique colonial, celui de l’économie de traite primaire, de l’établissement des comptoirs fortifiés français à la crise économique de 1930 » a-t-il fait savoir.
Toutefois, l’auteur tout en précisant que ce livre n’est pas un document pour critiquer a fait savoir que son objectif est de sensibiliser les hommes politiques ainsi que les économistes a fait des diagnostics justes pour pouvoir trouver des mécanismes et des solutions pour le booster l’économie de la Côte d’Ivoire.
« J’ai proposé qu’on réforme l’économie de traite, or l’un des aspects de cette réforme, c’est d’abord non seulement la transformation, mais aussi, d’éviter qu’on soit dépendant totalement des marchés extérieurs. C’est pourquoi, il faut soit l’abandonner progressivement, soit apporter des formes de répliques qui vont transformer ce système d’exploitation » , a-t-il proposé.
Invitant par la même occasion les Ivoiriens à connaître leur histoire.
« Il faut que notre développement s’appuie sur nos propres valeurs, or nos valeurs que nous avons abandonnées, c’est à travers nos cultures, notre histoire qu’on peut les retrouver et les mettre en lien avec les nouveaux paradigmes du développement » , a conclu l’auteur
Qui est Jean-Baptiste Séka
Il est maître de conférences d’histoire contemporaine. Enseignant-chercheur à l’université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, il est le secrétaire de rédaction de la Revue Ivoirienne des sciences historiques. Après une carrière d’enseignant dans le secondaire et le supérieur technique, il s’intéresse dans sa carrière universitaire à l’histoire économique de la Côte d’Ivoire notamment aux questions de mutations structurelles, de stratégies et de gouvernance économique.
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