Dix choses à savoir sur Chérif Ousmane, le patron de l’armée de terre ivoirienne

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Dix choses à savoir sur Chérif Ousmane, le patron de l’armée de terre ivoirienne
Dix choses à savoir sur Chérif Ousmane, le patron de l’armée de terre ivoirienne

Florence Richard

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Ancienne figure de la rébellion des Forces nouvelles (FN), l’ex-comzone a été nommé chef d’état-major de l’armée de terre par le président Alassane Ouattara.
DIX CHOSES À SAVOIR SUR… – Figure incontournable de l’ancienne rébellion, Chérif Ousmane occupe désormais une place stratégique dans l’armée ivoirienne. Nommé par décret le 28 décembre dernier, ce militaire de carrière est en effet devenu le dixième chef d’état-major de l’armée de terre.

La promotion par Alassane Ouattara de cet ancien proche de Guillaume Soro a été faite sur proposition du ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, le frère du chef de l’État. Elle intervient dans un contexte régional particulier pour la Côte d’Ivoire, qui partage ses frontières avec trois pays dirigés par des régimes putschistes (Mali, Guinée et Burkina Faso) et tente par ailleurs d’enrayer la menace terroriste sur son territoire.

1. Discipline

Lors de sa prise de fonction à la tête de l’état-major de l’armée de terre, dans l’ancien camp d’Akouédo, Chérif Ousmane a insisté sur un point: la discipline sera au cœur de ses attentes, « à laquelle il faudra associer la disponibilité, la loyauté et la résilience ». L’ex-comzone de Bouaké succède à ce poste au général de division Dem Ali Justin, dont il était l’adjoint depuis 2019.

2. « Papa Guépard »

Né dans la ville de Danané en 1970 et entré dans l’armée en 1989, Chérif Ousmane est surnommé « Papa Guépard ». Une référence à l’unité qu’il dirigeait pendant la guerre civile: la redoutable compagnie Guépard.

3. Général Gueï

Au début des années 1990, le général Robert Gueï le recrute dans la prestigieuse Force d’intervention rapide paracommando (Firpac). Le jeune militaire, qui a été nourri aux films d’action américains, réalise alors un de ses rêves. Il sera chargé de la sécurité rapprochée du général et aura ses entrées à la présidence.

4. Torturé

En septembre 2000, Robert Gueï, qui a pris le pouvoir après avoir renversé Henri Konan Bédié en décembre 1999 avec son aide, le fait arrêter sur fond de suspicion de « complot du cheval blanc », en référence à la monture du général retrouvée égorgée après l’attaque de sa résidence par un groupe armé.

Ses compagnons de cellule se nomment Issiaka Ouattara, alias Wattao, Tuo Fozié ou encore Diomandé Vagondo, actuel ministre de la Sécurité. Il sera torturé et ses dents brisées, avant d’être libéré à l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo, fin 2000. Physiquement diminué, sa détermination à servir l’armée reste intacte.

5. Exilé

Laurent Gbagbo l’accuse à son tour d’être mêlé à une nouvelle tentative de putsch. Il fuit la Côte d’Ivoire pendant deux ans. Où était-il ? À Ouagadougou ? En Israël ? À son retour sur les bords de la lagune Ebrié, le militaire entend prendre sa revanche.

6. Bouaké

Chérif Ousmane reprend les armes et s’engage contre le président Laurent Gbagbo. Il devient l’un des membres les plus influents de la rébellion: commandant de la zone clé de Bouaké, ses hommes sont évalués à près d’un millier.

7. Marié

En 2007, une bonne partie de l’état-major militaire et politique des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), dont leur chef, le Premier ministre Guillaume Soro, assiste à son mariage à Ouagadougou avec Bineta Lamizana, petite-fille de l’ancien président burkinabè. L’épouse d’Alassane Ouattara, Dominique, est présente.

8. Guerrier

En 2011, Chérif Ousmane participe à la bataille meurtrière d’Abidjan. En faisant sauter le verrou de Tiébissou, il permet aussi aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de conquérir la capitale administrative, Yamoussoukro.

9. Part d’ombre

Ses fidèles soulignent volontiers son courage et ses talents tactiques. Ses détracteurs parlent plutôt d’un homme brutal, soupçonné d’avoir dirigé des massacres dans l’ouest du pays, en 2003.

10. Inculpé

À son arrivée au pouvoir, en 2011, Alassane Ouattara le propulse commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Quatre ans plus tard, Chérif Ousmane est inculpé par la justice ivoirienne avec un autre ancien comzone, Losseni Fofana, pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Une procédure qui n’a pas avancé depuis.

Source: JeuneAfrique

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