Élection Présidentielle Côte d’Ivoire Opposition Exclue

5
Élection Présidentielle Côte d'Ivoire Opposition Exclue
Élection Présidentielle Côte d'Ivoire Opposition Exclue

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Quatre figures de l’opposition en Côte d’Ivoire sont exclues de la liste électorale définitive publiée mercredi 4 juin: elles ne pourront pas être candidates à l’élection présidentielle d’octobre.

Tidjane Thiam, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition), a été radié de la liste électorale en avril, après qu’une décision de justice a relevé qu’il n’était pas de nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste. L’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien premier ministre Guillaume Soro (en exil) sont quant à eux radiés de cette liste depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires, et n’ont pas été réintégrés. Aucun de ces quatre hommes ne pourra se présenter à l’élection présidentielle ni même voter.

Le président, Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, est sur la liste mais n’a pas encore décidé de briguer un quatrième mandat. En 2015 et en 2020, M. Ouattara a été élu avec plus de 80 % des voix. Lundi, lors d’une conférence de presse, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante (la CEI, chargée d’organiser les élections), a affirmé qu’aucune révision de la liste n’aurait lieu avant le scrutin du 25 octobre.

« Mon élimination de la liste électorale par la Commission électorale indépendante constitue un triste mais éloquent exemple de la dérive de la Côte d’Ivoire vers une absence totale de démocratie », a réagi mercredi Tidjane Thiam (hors du pays depuis plus de deux mois) dans un communiqué. Il a par ailleurs saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies, a annoncé son parti mardi soir. « Priver le leader de l’opposition de ses droits politiques par l’effet d’une décision arbitraire, discriminatoire et insusceptible de recours constitue une violation grave des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire », a déclaré son avocat, Mathias Chichportich, dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP).

« Passage en force »

Du côté de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) déplore que « le pouvoir n’ait pas choisi d’écouter les conseils, les appels à la discussion, à la raison », a déclaré à l’AFP son secrétaire général et porte-parole adjoint, Jean-Gervais Tchéidé. « C’est dommage qu’ils aient choisi le passage en force », mais « nous n’allons pas les laisser faire », a-t-il ajouté.

D’autres opposants et candidats déclarés sont toutefois qualifiés: l’ex-première dame Simone Ehivet Gbagbo, l’ancien ministre du commerce Jean-Louis Billon ou encore l’ex-premier ministre Pascal Affi N’Guessan. « Les conditions (…) ne sont pas réunies pour que nous ayons des élections tranquilles, pacifiques », a toutefois déclaré Mme Gbagbo au nom d’une coalition d’opposition.

Depuis des mois, les principaux partis d’opposition demandent une révision de la liste électorale et la réintégration des candidats exclus. Mais selon Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, la procédure prend « en moyenne six à sept mois », ce qui la rend impossible sans « compromettre la tenue de l’élection » le 25 octobre. Il a appelé au respect des décisions de justice pour « clore tout désaccord » et faire de la Côte d’Ivoire « un Etat de droit ». Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020, une révision de la liste électorale avait été effectuée en juin.

La liste électorale définitive regroupe cette année 8,7 millions d’électeurs, dans ce pays qui compte une forte population immigrée et dont près de la moitié des 30 millions d’habitants ont moins de 18 ans. Les autorités récusent toute intervention politique dans le processus électoral, assurant respecter des décisions prises par une justice indépendante. L’opposition dénonce régulièrement le manque d’indépendance de la CEI, ce à quoi l’institution répond n’être « inféodée à aucune chapelle politique ». Les partis de MM. Thiam et Gbagbo ont suspendu depuis avril leur participation aux instances de la CEI.

Source: Le Monde.fr

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here