Pourquoi la Bourse ivoirienne des matières premières agricoles ne verra le jour qu’en 2025

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Pourquoi la Bourse ivoirienne des matières premières agricoles ne verra le jour qu’en 2025
Pourquoi la Bourse ivoirienne des matières premières agricoles ne verra le jour qu’en 2025

Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est un événement que la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Afrique de l’Ouest veut majeur pour la finance régionale. Les BRVM Investment Days, un roadshow qui se tient cette année à Johannesburg les 7 et 8 mai, visent à promouvoir les possibilités d’investissement sur le marché financier de l’UEMOA, après deux précédentes éditions à New York en 2015 et à Londres en 2018.

Organisé sous l’égide du Togolais Edoh Kossi Amenounve, directeur général de l’institution, cet événement réunit les dirigeants de premier plan d’autres institutions financières ouest-africaines telles que l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la Commission bancaire. Les ministres ivoiriens Adama Coulibaly et Kobenan Kouassi Adjoumani, respectivement chargés des Finances et du Budget, ainsi que de l’Agriculture, ont fait le déplacement en Afrique du Sud.

Quatre années d’attente pour les premières transactions

Au menu des discussions, la place des Bourses africaines de matières premières agricoles et un accent particulier sur la mise en œuvre de la Bourse des matières premières agricoles de Côte d’Ivoire (BMPA-CI). Et pour cause: malgré les annonces répétées de son lancement, celui-ci n’a toujours pas eu lieu. En effet, la BMPA-CI aurait dû débuter ses opérations de négoce dès juillet 2018, et ses premières transactions en juillet 2020.

Pour Philippe Brizoua, directeur du développement et de la gestion des projets à la BRVM, plusieurs raisons peuvent expliquer ce retard, notamment la pandémie de Covid-19 et l’impact des mesures mises en place pour lutter contre sa propagation, ainsi que la crise inflationniste mondiale amplifiée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui ont contribué à contrarier les priorités de l’agenda du gouvernement ivoirien sur ce projet.

Un autre défi majeur concerne la construction d’entrepôts capables de stocker les produits agricoles destinés à être échangés sur la BMPA-CI. Cela concerne notamment les trois spéculations choisies pour le lancement du projet: la noix brute de cajou, la noix de cola et le maïs, toutes éligibles au système de récépissés d’entreposage régulé par l’Arre (Autorité de régulation du système de récépissés d’entreposage).

Un nouveau calendrier de réalisation détaillé

Cependant, depuis le 7 juin 2023, le gouvernement ivoirien a annoncé un nouveau calendrier pour la réalisation de ce projet ambitieux, incluant une phase pilote qui a débuté au second semestre de l’année précédente et qui devrait durer 24 mois. Cela implique que la BMPA-CI ne sera pleinement opérationnelle qu’à partir de 2025. Cette estimation est confirmée par la BRVM, qui indique que le projet est actuellement dans la dernière étape de la phase pilote.

L’exécutif ivoirien envisage ainsi la BMPA-CI comme une initiative visant à favoriser une meilleure commercialisation des matières premières agricoles pour lesquelles le pays possède un avantage comparatif. Pour rappel, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao et fait face aujourd’hui à une forte variation des cours de l’or brun. Le pays est également, depuis 2021, le premier producteur mondial de noix de cajou brute, devant l’Inde.

La BMPA-CI est ainsi censée offrir à l’agriculture ivoirienne une plus grande compétitivité et rentabilité pour ses producteurs. Le mécanisme devrait également stimuler le développement de financements adaptés aux filières agricoles, aux entreprises agricoles et agro-industrielles, en adéquation avec le marché des capitaux.

La BRVM, cinquième Bourse du continent

Pour la BRVM, qui accueille déjà les infrastructures techniques de ce nouveau marché, celui-ci représente un avantage supplémentaire et marque une étape importante dans le développement du marché financier régional, surtout après la mise en place en 2017 de son compartiment dédié aux PME et aux entreprises à fort potentiel de croissance.

Il convient de noter que la BRVM connaît actuellement une dynamique positive, avec trois années consécutives de croissance, la dernière se soldant par un gain de 5,38 % de son principal indice, le BRVM Composite. Cette performance a permis à la Bourse régionale de devenir la cinquième plus importante du continent, dépassant ainsi la Bourse du Kenya, grâce à une capitalisation de 12,86 milliards de dollars au 20 septembre 2023.

Source: JeuneAfrique

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