Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le compte à rebours est lancé. Le 25 octobre, les Ivoiriens se rendront aux urnes pour élire le prochain président de la République. En lice pour un nouveau mandat, Alassane Ouattara a officiellement lancé sa campagne avec un message fort: bâtir une Côte d’Ivoire moderne, inclusive et résiliente, prête à relever les défis de demain.
Vendredi 10 octobre, au Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody, c’est à une démonstration de force et de vision stratégique que le camp présidentiel a convié l’opinion. Devant un parterre de cadres du parti, de membres du gouvernement, de jeunes et d’invités, Patrick Achi, ancien Premier ministre, et Nialé Kaba, ministre du Plan et du Développement, ont présenté dans le détail le projet de société du candidat du RHDP pour la période 2025-2030.
Patrick Achi a ouvert la rencontre en dressant un bilan éloquent des quinze dernières années. Il a rappelé que la Côte d’Ivoire sortait d’une crise profonde au début des années 2010, avec un taux de pauvreté de 50 %, un pays « en comas » selon ses mots.
« En 2011, nous nous demandions ce que ce pays allait devenir sans votre leadership. Grâce à votre vision et à votre détermination, le malade s’est relevé », a-t-il lancé à l’attention du président sortant.
De son côté, Nialé Kaba a mis en lumière la croissance soutenue, la paix retrouvée, la sécurité renforcée, mais aussi les investissements massifs dans les infrastructures, l’éducation, la santé et la formation professionnelle. « Nous avons quitté l’ornière pour prendre une trajectoire de croissance phénoménale », a-t-elle affirmé.
Le projet de société d’Alassane Ouattara pour les cinq prochaines années repose sur une vision claire: « Construire une grande nation ambitieuse et solidaire ».
Selon Patrick Achi, cette vision implique un Ivoirien, mieux formé, en meilleure santé, plus productif et pllus entreprenant
Elle vise aussi une classe moyenne élargie, une société plus moderne et unie, et une jeunesse formée aux enjeux technologiques du monde contemporain. « Il s’agit de prendre le virage de la révolution numérique et industrielle pour rattraper notre retard », a-t-il insisté.
Patrick Achi n’a pas éludé les difficultés. Dans un contexte mondial marqué par les conflits, le repli économique des partenaires et la réduction de l’aide au développement, la Côte d’Ivoire doit apprendre à compter sur ses propres forces.
« Le monde change. La solidarité internationale s’effrite. Nous devons mobiliser nous-mêmes les ressources pour financer notre développement », a-t-il martelé.
Face aux menaces sécuritaires sous-régionales, il a souligné la nécessité d’une allocation équilibrée des ressources entre sécurité et développement, tout en considérant ces défis comme des leviers potentiels pour renforcer l’attractivité économique du pays, notamment en matière de transformation locale et d’industrialisation.
La guerre tarifaire mondiale, selon le conférencier, représente une opportunité stratégique pour les pays comme la Côte d’Ivoire. « Aujourd’hui, nous avons l’avantage. Si nous savons produire localement des biens comme les vêtements ou des équipements en caoutchouc, nous pouvons devenir des fournisseurs majeurs », a déclaré Achi.
Le mot d’ordre: transformation locale des matières premières. Le pays entend devenir un acteur majeur de la chaîne de valeur africaine dans les cinq prochaines années.
La croissance reste au cœur du programme du candidat Ouattara. Le projet vise à maintenir un taux de croissance de 7,2 %, avec un objectif de réduction du taux de pauvreté de 37,5 % à moins de 20 % d’ici 2030.
Pour cela, le socle repose sur quatre priorités stratégiques, un capital humain de qualité: éducation, formation, emploi des jeunes.Des infrastructures modernes: routes, énergie, eau, digitalisation. Le développement des pôles économiques régionaux: dynamiser les territoires selon leurs potentiels spécifiques. La transformation structurelle de l’économie: encourager la production locale, renforcer l’agriculture, créer des chaînes de valeur compétitives.
Dans sa vision pour le prochain quinquennat, Ouattara place l’agriculture et la sécurité alimentaire au cœur des priorités. Plus de 200 barrages sont prévus pour les retenues d’eau et l’irrigation, un investissement majeur pour soutenir la production agricole et les zones rurales.
Patrick Achi a lancé un appel à la mobilisation, insistant sur l’enjeu de stabilité et de continuité: « On ne peut pas passer 15 ans à sortir du trou pour prendre le risque d’y retourner. En aucun cas. »
Fidèle à sa ligne de conduite, le RHDP veut convaincre les Ivoiriens qu’un avenir meilleur passe par la consolidation des acquis et l’accélération des réformes, sous la houlette d’un président expérimenté.
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