Cacao, premier producteur mondial, le pays ne figure malheureusement pas parmi les 17 premiers mondiaux qualité à cause de ses mauvaises fèves

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Cacao, premier producteur mondial, le pays ne figure malheureusement pas parmi les 17 premiers mondiaux qualité à cause de ses mauvaises fèves
Cacao, premier producteur mondial, le pays ne figure malheureusement pas parmi les 17 premiers mondiaux qualité à cause de ses mauvaises fèves

Africa-Press – Côte d’Ivoire. N’Koh Ambroise

Premier producteur mondial de cacao avec plus de 2 millions de tonnes de production en 2021, plus de 50% de ce produit ne profite pas à la Côte d’Ivoire, encore moins aux planteurs à cause de la qualité des fèves. Conséquence, le pays ne figure pas parmi les 17 premiers producteurs mondiaux qualité.

N’Koh Ambroise, Cacaoculteur, international cacao award 2019-2021 a fait cette révélation ce jour au cours du petit déjeuner de l’innovation du Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI ) qui s’est tenu à Abidjan.

« Seulement 10% de la production des 2 millions de tonnes de cacao subit le processus d’excellence. Nous sommes premiers producteur mondial de cacao, mais nous ne sommes même pas dans les 17 premiers producteurs mondiaux qualité. Plus de 50% du cacao ivoirien est rejeté par les exportateurs, les chocolatiers et par la chaîne de valeur du cacao. C’est une grande perte pour la Côte d’Ivoire et pour le paysan », a expliqué, N’Koh Ambroise qui se prononçait sur « l’impact de la mauvaise qualité des fèves de cacao sur l’économie en Côte d’Ivoire ».

L’un des 20 meilleurs Cacaoculteurs mondial, le conférencier a affirmé que si aujourd’hui, le prix du cacao est à ce niveau, c’est parce que les exportateurs donnent pour 3 kilogrammes, le prix d’un kilo, puisqu’ils vont jeter la moitié de ce qu’ils vont acheter.

Selon N’Koh Ambroise, 100 grains minimum font 100 grammes de cacao, malheureusement, la Côte d’Ivoire rencontre des problèmes en particulier dans l’ouest du pays, dans les régions de Sinfra, Vavoua et Gagnoa.

« On a 165 grains de cacao pour faire 100 grammes alors que le chocolatier qui achète le cacao le fait à cause du poids et de la taille de la fève qui doit permettre une torréfaction ou une extraction de beurre. Or 100 grammes, on n’a pas de chocolat. Plus les fèves sont petites, on a un problème d’acide créatif qui fait que l’acidité ne permet pas d’obtenir un produit naturel. Le chocolatier est obligé d’ajouter d’autres substances pour obtenir du chocolat », a ajouté, le Cacaoculteur international.

Alors que les normes déclarées par la Côte d’Ivoire sont supérieures aux normes internationales. Par exemple, le taux d’humidité est de 8% alors que la norme internationale est à 10%, le taux de moisissures est de 3% pour la Côte d’Ivoire et 5% à l’international.

Il a reconnu que le défaut majeur du cacao c’est la fermentation. M. N’Koh a également évoqué le phénomène de séchage, sans oublier le stockage.

«On sèche le cacao sur des sachets plastiques alors qu’ils sont issus du pétrole. Le cacao attire toutes les odeurs. Le stockage pose aussi un problème, le cacao est transporté dans les mêmes véhicules de transport d’hévéa », a-t-il expliqué.

Le conférencier a révélé que le chocolatier européen digne de ce nom ne veut même pas entendre parler du cacao ivoirien parce que l’ivoirien ne souhaite pas donner une note de noblesse à ce produit.

«Il n’y a pas un seul bateau au monde où vous ne trouverez pas une seule fève du cacao ivoirien dans ses cals », a-t-il mentionné.

La mauvaise qualité du cacao ivoirien est liée à son processus de fermentation. N’Koh Ambroise conseille le procédé de starters aux producteurs.

Intervenant sur le procédé de starter, le Professeur Niamké Sébastien a soutenu que ce processus n’est pas vulgarisé parce que les starters ne peuvent pas être distribués sans être résolus.

«Les starters sont des microorganismes ajoutés au substrat, au cadre fermentaire qui permettent d’accélérer le processus de fermentation. Ils s’adaptent au milieu où on les met et ils permettent de contrôler et standardiser le processus de fermentation. À la fin, la qualité du produit final est améliorée de façon reproductive. C’est sur ça que la Côte d’Ivoire doit jouer », a expliqué, le Professeur.

Selon lui, la Côte d’Ivoire est capable aujourd’hui de produire des fèves marchandes de qualité reproductives avec l’utilisation des starters en passant par des technologies innovantes.

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« Il faut rendre les starters en poudre pour que nos parents puissent les utiliser. Cela va augmenter de manière substantielle les revenus des paysans et les recettes de la Côte d’Ivoire, permettre de ne pas faire une agriculture extensive, mais une agriculture intensive sur des périmètres réduits pour éviter la déforestation », a-t-il ajouté.

La décote de la qualité marchande fait perdre énormément d’argent pour les acteurs de la filière, mais pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Comme l’a mentionné, le Professeur, en 2006, c’était 150 milliards de FCFA de portes, 118 milliards de FCFA de pertes en 2009 et près de 200 milliards de FCFA de pertes, selon l’ANADER en 2014.

A l’issue des différentes présentations, Docteur Sangaré Yaya, Secrétaire général du FONSTI a promis se rapprocher du Conseil Café-cacao pour la rédaction d’un appel à projet qui sera financé par le Fonds.

Déjà, il a annoncé que le FONSTI pourrait lancer un appel à projet, « Comment améliorer la qualité de séchage du cacao » et pourrait financer le projet sur le thème : « Cacaoculture et protection de l’environnement ».

« Il faut qu’on arrive à anticiper ces problèmes. Il ne faut qu’on reste dans la stratosphère ou bien financer des projets pour le CAMES. Nous n’avons pas été créé pour le CAMES, nous avons été créés pour le développement de la Côte d’Ivoire. Notre recherche n’est pas une recherche CAMES, c’est une recherche développement », a conclu, Docteur.

Wassimagnon

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