Les tricycles motorisés, un mal nécessaire (MAGAZINE)

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Côte-d’Ivoire: Les tricycles motorisés, un mal nécessaire (MAGAZINE)
Côte-d’Ivoire: Les tricycles motorisés, un mal nécessaire (MAGAZINE)

Africa-PressCôte d’Ivoire. Edwige FIENDE

« Tous les jours », pour regagner son domicile à Gonzagueville, quartier populaire au sud d’Abidjan, Akichi Gbolié, la soixantaine, emprunte un tricycle, une option de transport « avantageuse » mais « dangereuse » pour les usagers.

« Il n’y a pas de véhicule pour relier » mon quartier, « avec les tricycles, c’est avantageux, mais avec la conduite de ces engins par « des enfants sans expérience, c’est un peu dangereux », s’inquiète t-il.

Ces tricycles baptisés « Saloni », personnage principal d’un feuilleton indien à succès diffusé à la télévision nationale, la RTI, rappelant les rickshaws dans ce téléfilm, servent à relier à faible coût (100 FCFA ou 200 FCFA), des zones périphériques résidentielles.

Installés au carrefour motard, à Gonzagueveille, dans l’attente de clients à transporter, ces tricycles ont « amélioré de la mobilité des usagers »

« Comme la voie est non bitumée, les véhicules n’arrivent pas dans le quartier », tandis cette alternative intéressante à la marche à pied permet « d’aller un peu vite », raconte Aka Théophile, assis sur une banquette arrière d’un tricycle.

« Un handicap au niveau de la circulation »

Adaptés aux routes non bitumées de ce quartier, et parfois submergées de flaques d’eau pendant la saison des pluies, les riverains dénoncent la mauvaise conduite de ces engins.

Albert Sou considère ces engins comme « un handicap au niveau de la circulation ». Les conducteurs ne respectent personne, ce sont des enfants, qui n’ont pas la compétence nécessaire pour conduire » ces engins.

Sans permis, ni plaques d’immatriculation, ces tricycles fonctionnent sur un système de chargement à tour de rôle.

Entre le bruit des moteurs, Alfred Téné raconte son expérience. « C’est bien venu, mais chaque fois, ils font des accidents, en faisant des dépassements ».

Landry Gouré est sur son « tricycle ». Il gagne par jour entre 15 et 17.000 FCFA en conduisant les riverains. Au guidon de son tricycle, il ne nie pas les reproches des usagers. « Ce que les clients disent est vrai »

« On ne peut pas rouler doucement, au risque de se faire dépasser par d’autres conducteurs, je sais que ce n’est pas bien, c’est pour cela que la mairie ou la police vient souvent prendre nos motos », avoue t-il.

« Les gens disent qu’on roule mal, je n’en disconviens pas », admet Aristide Dago, conducteur depuis cinq mois sur cette ligne.

Ces engins, devenus très populaires à Abidjan, « n’ont pas l’autorisation du ministère des transports »

« Le ministère est en train de travailler et très bientôt, nous aurons un ensemble de mesures pour assainir le secteur des Transports », avait annoncé fin avril le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly

« Je voudrais que l’Etat exige des permis aux chauffeurs de tricycles motorisés, c’est dommage, on ne peut pas dire que c’est un avantage, le taxis-brousse est mieux que les trois roues », propose Marcel Brou.

 

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